Samedi matin. Je fais anglais avec les gosses. Je leur chante la chanson "The Hello song". Après les gloussements auxquels je m'attendais, j'encourage les élèves à chanter avec moi, puis seuls. Comme je m'y attendais aussi, il y a quelques cafouillages, qui continuent à perdurer après cinq ou six tentatives. Avec l'enthousiasme et l'humour qui me caractérise (si si !), je les imite pour les amener à prendre conscience de leurs erreurs. Par conséquent, je vais jusqu'à reproduire les gestes paniqués des élèves qui se trompent. Euh... Mais tu sais bien, Victor ! Genre "Zuuuuuuuut, je me suis trompé !" avec la bouche en coeur et la main sur les lèvres, en poussant un "hiiiin" murmuré ! Oui, oui, peut être... Mais enfin... Bref. Je les imite donc.
Bon. C'est vrai que j'aime bien théâtraliser. Et puis le Cycle 3, ça a cela de génial que les gamins comprennent l'humour, premier dégré bien sûr, mais second degré aussi, et qu'on peut instaurer une certaine complicité avec eux. A part avec quelques uns qui continuent à planer à 5000 m, du genre Tatiana, CE2 de son état, qui pense que ma proposition d'écrire sur la table quand on n'a plus de place sur sa page est tout à fait sérieuse. Enfin, ça viendra, tout ça...
Bref. J'imite donc les élèves qui se trompent et pousse un grand "hiiiiiiin" pour jouer l'étonnement. Eclat de rire général.
Margot, CM1, lève la main, l'air ravi :
"C'est le spectacle avec toi, Maîtresse !"
Ah. Bon. Je souris. En tous cas, spectacle ou pas spectacle, après mon imitation sensationnelle, je n'ai plus entendu aucun couac.