À coté de moi, une quadra un brin bourgeoise et son mari un brin soumis jettent des regards foudroyants à une jeune nymphette brune, qui, à quelques mètres de leurs serviettes, a l’outrecuidance de se faire dorer la tétine topless.
Enfin, la quadra, elle foudroie. Son mari, lui, il bave, plutôt.
Et c’est vrai qu’après un seul coup d’œil, on aimerait bien la tuer, ou la consommer sur place, la nymphette : un charme monstrueux, une lourde chevelure brune qui retombe en cascade sur une cambrure infernale, et, pour harmoniser ce recto déjà envoutant, côté face, les plus beaux seins du monde. Encore plus beaux que ceux de Sophie Marceau, et quand je dis ça, j’ai tout dit.
Et malgré tous ces atouts de future starlette, un naturel déconcertant, une attitude zen, pas du tout miss camping. Que même, dans son sac, on voit dépasser le dernier Amélie Nothomb, c’est dire. Elle bronze, tranquillou, sans emmerder personne. Y’a juste toute la plage qui la mate, plus ou moins discrètement, mais ça, elle s’en fout.
Mais la quadra, avec sa culotte de cheval, son cheveu plat et ses seins gants de toilette, elle n’en finit pas de s'étouffer d'indignation.
« Quelle vulgarité ! » finit-elle par lâcher, assez fort pour être entendue de l’intéressée. Et puis, avec la satisfaction du redresseur de tort, elle s’ébroue, droite et fière dans son rôle de justicière, s’accroupit sur sa serviette et, rageusement, dégaine sa pince à épiler. Et commence à se débroussailler un peu le maillot.
Classe.
Illustration : Sophie Leblanc pour Marie-Claire.