De retour (quelqu'un aurait un bescherelle ?)

Publié le 16 juillet 2009 par Fyfe
Je suis bien contente d'être de retour à Paris et sur les blogs.
Il faut dire que c'était loin d'être gagné.
J'ai tout de même risqué ma vie à maintes reprises, et ne dois mon retour saine et sauve qu'à ma vaillance naturelle.
Tout a commencé avant de partir, quand j'ai amené le Crampon chez la nounou, non sans lui avoir bien expliqué que maman-devait-s'absenter-huit-jours-mais-non-non-non-maman-ne-l'abandonnait-pas.
Je dois confesser ici que si l'idée m'effleurât que ces huit jours de boulot au pays du Milieu allassent me permettre de me reposer en cette période si sympathique de bronchiolite du Crampon, je faisassâs bien moinsse la maline au moment de confier à la nounou le Crampon et sa respiration sifflante avant de filer prendre l'avion.
Il faut dire que le regard suppliant de mon fils me laissait présager le pire : nuits blanches et pleurs sans fin, appelant sa mère sans relâche avec l'énergie du désespoir.
Je me promettus alors de béatifier M. PetiteGraine dès mon retour pour avoir enduré tout ça tout seul, et survivis avec bravoure à l'arrachage de mon coeur sur le pas de la porte de la nounou.
(nb : en fait, il s'est avéré que le Crampon n'a jamais aussi bien dormi qu'en mon absence, et n'a signifié en aucune manière qu'il avait remarqué un quelconque changement dans sa vie en mon absence)(6 mois, et déjà ingrat)
.
Il n'est pas aisé de continuer à vivre avec un coeur déchiqueté, mais je me dirigis vaillement vers l'aéroport.
C'est dans l'avion qui m'emmenait à Pékin que je devais mener les deux prochains combats contre la mort.
Tout d'abord, il fallut en effet survivre aux nombreuses, trèèèèèèès nombreuses turbulences durant le vol, ne pas égorger la passagère en pleine crise de panique ("on va tous mourriiiiiiiiiir"), et profiter de cet excellent exercice de remusculation des fessiers qui consiste à serrer les fesses pendant 10 heures de vol.
L'atterrissage terminé, les autorités du Milieu sont entrées dans l'avion pour vérifier qu'aucun des passagers n'était fiévreux. Des espèces de cosmonautes sont donc passés dans les rangs afin de pointer un genre de pistolet sur le front de tous les passagers.
L'air menaçant des cosmonautes, l'ambiance radioactive qui planait, tout portait à inciter l'avion entier à retenir son souffle, et je priais pour ne pas avoir à tousser ou éternuer, et pour que ma température soit de moins 12 environ, histoire d'avoir un peu de marge.
Deux rangs derrière moi, alors que je me félicitais d'avoir réussi le test de la température haut la main, les choses ont commencé à s'agiter. Un, deux, trois, quatre cosmonautes autour d'une fille qui n'avait manifestement pas eu la présence d'esprit de gober deux dol*iprane avant d'arriver.
Une demi-heure plus tard, personne n'avait bougé, et les cosmonautes s'agitaient encore. A ce moment là, je commençais sérieusement à imaginer mon prochain mois en quarantaine dans un hôpital chinois et étudiais les options de fuite (mais je suis malheureusement trop grosse pour passer par un hublot).
Finalement, après une heure de tergiversations, c'est munis d'un pass prioritaire pour se rendre à n'importe quel hôpital du Milieu si un des symptômes du H1N1 se manifestait, que je sortais de l'avion (bien décidée à éviter tout hôpital de ma province rurale, est ce la peine de le préciser ?).
Après avoir survécu à une ablation du coeur, un crash d'avion, et le H1N1, c'est au climat pékinois que je m'attaquais.
39°C, et la sensation étrange que mes fringues sont une papillote à l'intérieur de laquelle mon corps cuit à l'étouffée, doucement mais sûrement.
Mais la cuisson en papillote n'eut pas ma peau, et je reprenais sans peur et sans reproche un avion pour les terres rurales qui m'accueilleraient toute la semaine.
32°C, 800% d'humidité (estimation personnelle).
Pas de cuisson en papillote ici, mais une étonnante sensation d'être dans la salle chaude du hammam et de respirer de l'eau.
Etre dehors 10 heures par jour avec ce climat permet de bien amusantes distractions que je vous recommande chaleureusement (et humidement), comme regarder le ruisseau de transpiration qui coule sur ses bras, admirer la trace de sel laissée sur le pantalon par la transpiration du jour, dresser la liste exhaustive de toutes les parties du corps qui suent vraisemblablement pour la première fois (les paupières, le crâne, le nombril), se laver et constater que la sueur remplace progressivement l'eau de la douche permettant ainsi de ne jamais être sec.
ô joie.
Mais là encore, je survécus à la lyophilisation.
J'eus plus de mal à m'adapter au rythme du Milieu, déjà testé auparavant, mais tout à fait intéressant à cumuler avec 6 mois de sommeil approximatif (merci le Crampon). En effet, il est de bon ton dans cette belle contrée du milieu du Milieu, de travailler dehors de 8 heures à 19 heures, puis de travailler à analyser le travail du dehors jusqu'à 23h30, puis de commencer une réunion de négociation avec les gens du Milieu qui nous payent, puis de refaire une session de travail jusqu'à 2h30 du matin environ.
Il faut reconnaître que c'est un rythme qui laisse tout le loisir d'être jetlagé la nuit.
Le retour se fit sans H1N1, sans crash, mais avec deux heures de retard sur chaque vol.
Et même à ça, j'ai survécu.
De retour à la maison, j'ai subitement arrêté de survivre, pour m'effondrer à 20h30, avant le Crampon.
Je pense me remettre d'ici septembre 2010.
Je vous tiens au courant.
PS : Sauras tu retrouver combien de temps différents se cachent dans ce post ? (les conjugaisons inventées comptent pour un)(désolée, je sais pas pourquoi, aujourd'hui ça voulait pas parler français dans mon cerveau)(et demain je n'aurais pas le temps donc c'était ça ou rien)
PPS : le design du blog me sort pas les yeux. Ca va changer je vous préviens.