Magazine Humeur

Pour servir à l'histoire de la crise de l'Eglise (4) : en guise de conclusion provisoire

Publié le 17 juillet 2009 par Hermas
Le Pape Benoît XVI, la Communion à genoux et dans la bouche, la Croix au milieu de l’autel, tournée vers le prêtre
   Ecoutons les paroles du Successeur de Pierre, car « ubi Petrus, ibi Ecclesia », là où est Pierre, là se trouve l’Eglise !
   Le 22 mai 2007, solennité du « Corpus Domini », de la Fête-Dieu, dans l’homélie de la Messe solennelle célébrée par le Saint-Père sur le parvis de la Basilique Saint Jean de Latran, Messe suivie de la Procession solennelle du Saint-Sacrement dans les rues de Rome, jusqu’à la Basilique Sainte Marie Majeure, le Saint-Père a déclaré :
« Nous trouvons ici le sens du troisième élément constitutif du Corpus Domini:  s'agenouiller en adoration devant le Seigneur. Adorer le Dieu de Jésus Christ, qui s'est fait pain rompu par amour, est le remède le plus valable et radical contre les idolâtries  d'hier  et d'aujourd'hui. S'agenouiller devant l'Eucharistie est une profession de liberté:  celui qui s'incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous les chrétiens nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement, parce qu'en lui nous savons et nous croyons qu'est présent le seul Dieu véritable, qui a créé le monde et l'a tant aimé au point de lui donner son Fils unique (cf. Jn 3, 16). Nous nous prosternons devant un Dieu qui s'est d'abord penché vers l'homme, comme un Bon Samaritain, pour le secourir et lui redonner vie, et il s'est agenouillé devant nous pour laver nos pieds sales. Adorer le Corps du Christ veut dire croire que là, dans ce morceau de pain, se trouve réellement le Christ, qui donne son vrai sens à la vie, à l'univers immense comme à la plus petite créature, à toute l'histoire humaine comme à l'existence la plus courte. L'adoration est une prière qui prolonge la célébration et la Communion Eucharistique et dans laquelle l'âme continue à se nourrir:  elle se nourrit d'amour, de vérité, de paix; elle se nourrit d'espérance, parce que Celui devant lequel nous nous prosternons ne nous juge pas, ne nous écrase pas, mais nous libère et nous transforme ».
   En entendant ces paroles, j’ai compris qu’il allait se passer quelque chose de nouveau : le successeur de Pierre, le « doux Christ en terre avait parlé » : quelque chose allait changer.
   Et de fait, au moment de distribution de la Sainte Communion par le Saint-Père à un groupe de fidèles, un prie-Dieu a été placé entre le Saint-Père et le communiant, et chacun à genoux, pieusement, les mans jointes, a reçu le Corps du Christ, dans la bouche !
   Ile n a été de même lorsque le Saint-Père s’est rendu en Italie du Sud, à Santa Maria di Leuca et à Brindisi. Et il en est toujours ainsi, où que le Saint-Père aille célébrer la Sainte Messe ; dans les paroisses de Rome, en Italie, à chacun de ses Voyages Apostoliques dans le monde, à Paris et à Lourdes notamment, malgré certaines réticences du clergé local, Curés ou Evêques.
Déclaration officielle du Maître des Cérémonies Pontificales
   L’Osservatore Romano du 26 juin rapporte le texte suivant d’un entretien avec Monseigneur Guido Marini (à ne pas confondre avec son prédécesseur, S. Exc. Mgr Piero Marini), Maître des Cérémonies Pontificales.
Question : « Lors de la récente visite à Santa Maria di Leuca et à Brindisi le Pape a distribué la communion aux fidèles agenouillés et sur les lèvres (note : l’expression du journaliste est incorrecte : c’est dans la bouche !). Cette pratique est-elle destinée à devenir habituelle dans les célébrations pontificales ? »
Réponse : « Je pense que oui. À cet égard, nous ne devons pas oublier que la distribution de la communion dans la main est toujours, d'un point de vue juridique, un indult (note : et pas un droit pour les fidèles comme cela a été dit de manière abusive) par rapport à la loi universelle. La communion dans la main a été permise par le Saint-Siège aux conférences épiscopales qui en ont fait la demande. Le mode de distribution de la communion adopté par Benoît XVI vise à souligner la validité de la règle valable pour toute l'Église. En outre, nous pourrions peut-être y voir aussi une préférence pour cette manière de distribuer la communion qui, sans s'opposer à l'autre, souligne mieux la vérité de la présence réelle dans l'Eucharistie, contribue à la dévotion des fidèles et introduit plus facilement le sens du mystère. Aspects que d'un point de vue pastoral, à notre époque, il est urgent de souligner et de retrouver. »
   Dans ce même entretien, Mgr Marini revient aussi sur deux aspects essentiels de la Messe, mis en évidence lors de la Fête du Baptême du Christ, fête à l’occasion de laquelle le Saint-Père avait célébré la Messe dans la Chapelle Sixtine au maître-autel et non à l’autel face au peuple qui avait été enlevé, et avais baptisé plusieurs enfants.
   Monseigneur Guido Marini précise : « L'architecture, le style, la beauté et l'harmonie particulière d'un lieu sacré peuvent justifier que l'on préfère célébrer la messe au maître-autel ancien plutôt qu'à l'autel moderne tourné vers l'assistance; de plus, cela permet d'exprimer symboliquement ce vers quoi, ou plutôt Celui vers qui est dirigée la Célébration Eucharistique, à savoir le Christ, Jésus.
« C'est le sens de la Croix placée sur l'autel, qu'il soit ancien ou moderne, et tournée vers le prêtre: elle indique la place centrale occupée par le Crucifié, et la direction exacte qui doit capter l'attention des fidèles au cours de la Célébration Eucharistique ». Et Mgr Marini ajoute: « On ne se regarde pas les uns les autres, mais tous regardent vers Celui qui, pour nous, est né, mort et ressuscité, vers notre Sauveur ».
Une question (parmi tant d’autres !)
   Le Saint-Père poursuit les visites dans les paroisses de Rome. Il effectue aussi des Voyages Apostoliques dans le monde entier, et notamment en France (Paris, Lourdes). Partout, il célèbre comme il le fait à Saint-Pierre de Rome : la Croix est placée au centre de l’autel, entourée de six cierges, la communion est distribuée aux fidèles qui s’agenouillent sur un prie-Dieu placé tout exprès pour cette occasion.
   Quand le Saint-Père s’en va, que fait ensuite le Curé de la paroisse visitée ? Que font les Evêques qui ont concélébré la Sainte Messe avec le Saint-Père ?
   Ils ne changent rien. Ils « subissent », avec certaines réticences les règles imposées par le Maître des Cérémonies, qui suit la volonté expresse du Saint-Père. Mais AUCUN ne suit l’exemple donné par le Successeur de Saint-Pierre.
   Même si ce n’est pas un ordre, s’il n’y a pas de loi nouvelle sur ces questions, et si les Curés et les Evêques ne sont pas « tenus à l’obéissance », il me semble que les Evêques, Successeurs des Apôtres, et les Curés, Pasteurs du troupeau de Dieu dans une paroisse, devraient spontanément, dans un esprit de docilité et de confiance filiale, comprendre la volonté de Pierre et le suivre : « Qui vous écoute, m’écoute ».
   « Ils ont des yeux pour ne pas voir, et des oreilles pour ne pas entendre ».
   Oui, S. Exc. Mgr Bruguès a raison : il faudrait organiser une année de formation, pour enseigner le Catéchisme de l’Eglise Catholique aux jeunes qui se présentent dans nos Séminaires.
   Mais il faudrait le faire aussi pour les prêtres nés et ordonnés après 1969, pour les prêtres nés avant 1969 et ordonnés après 1969, et enfin pour les prêtres nés et ordonnés avant 1969, dont plusieurs ont reçu la plénitude du Sacerdoce et sont maintenant Pasteurs d’un Troupeau, Evêques.
   Le Père Congar nous disait en 1967, lors d’une semaine de formation permanente, qu’il avait donné des cours du soir aux Evêques français, à l’occasion du Concile Vatican II « car ils avaient oublié leur théologie » (sic !)
   Le Père Congar a été un expert écouté au Concile Vatican II. L’Abbé Joseph Ratzinger lui aussi a contribué de façon remarquable au Concile Vatican II en tant qu’expert; il assistait le Cardinal Joseph Frings, Archevêque de Cologne, comme Conseiller théologique.
   L’Abbé Joseph Ratzinger, selon ses propres paroles, « s’est converti » (sic !), entrevoyant les dangers futurs au sein de l’Eglise. Le Père Congar « a perverti ».

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