Que dire pour soulager un cœur meurtri par des sentiments biaisés par une surcharge émotionnelle âpre et biscornue ? Quelle est cette formule magique qui, une fois que je prononcerai, me libérerait de mes angoisses les plus scléreux ? Croyez le ou pas, mais pourtant c’est vrai, je crois en la magie, enfin j’y croyais…
Je ne sais plus !
Tout ce que je sais, à présent, c’est que je suis entre deux rives, je me sens dériver telle cette brindille impuissance, chue à l’eau au moment ou les premières alizées se levèrent …Je me sentais fort pourtant, assez pour soutenir mon poids frêle agrippé à la forêt, contre les effluves d’Eole, mais…Les beaux jours se firent courts, le ciel vira au gris, puis au noir sournois, et comme point brindille n’a de racine, l’eût-elle cru même, les flots m’accueillirent…Dieu merci qu’encore point brindille ne se noie…
Dame nature me joue des tours ? Me dit-elle des choses que je ne comprends pas ? Soit, et peu importe alors…Je ne fléchirais pas, mon heure n’est pas encore venue, et autant en emporte le van, je ne coulerais pas ! Du moins pas sans me battre et si je dois mourir, si c’est vraiment la fin, je m’éteindrais debout, un genou à terre même, mais jamais plus je n’aurais peur, jamais je ne signerais mon absolution tant que j’aurais un brin de force…
J’userai de ce courage, qui seul est capable de faire tenir un contre tous. Ce courage qui inhibe les peurs. Ce courage qui point ne sert de cause haineuse, mais signe allégeance à l’amour, au pardon et à l’abnégation…Je serai courage alors, et je me ferai courage, si ce n’est pour moi, que ce le soit pour lui…Lui qui est ma racine que je vaudrais, lui qui a versé le sang pour un principe, sans se demander si cela en valait la peine…Alors pourquoi pas moi ?
Je n’abdiquerai pas !