Noël n’est pourtant pas en juillet mais c’est jeudi 16 que j’ai profité du cadeau qui était sous le sapin, c’est à dire d’ un billet pour un vol en montgolfière. La société France-Montgolfière dispose de 2 sites d’envol en Bourgogne, et en bon Morvandiau, j’ai choisi la région de Vézelay, histoire de voir à quoi ressemble le Nord-Morvan dont 110 km nous séparent. Jeudi, il fait très beau,trop chaud même. A 13 heures j’appelle le pilote pour confirmation du vol en soirée. Je lui fais part du bulletin météo à la télé qui annonce une vague d’orages, mais pour lui, la station qu’il consulte avant de prendre l’air est formelle: orages prévus en 2ème partie de nuit. Le vol aura bien lieu.
L’après-midi le temps est de plus en plus lourd. le temps va à coup sûr tourner à l’orage. Et là, je suis pris d’un doute; est-ce que ce n’est pas aller au devant des ennuis? est-ce bien raisonnable? En fin de compte on peut contrôler la montée et la descente, mais une fois en l’air la montgolfière est à la merci des éléments. C’est sûrement mon esprit paysan qui prend le dessus, mais je me rassure car on n’entend jamais parler d’accident.
Accompagné de Chantal et Caroline nous avons le temps de visiter la célèbre basilique et nous nous rendons sur le lieu d’envol. Nous sommes 12 passagers et tout de suite dans l’ambiance « montgolfière» L équipe est affairée à préparer le ballon et la nacelle,donne des instructions, répond aux questions de chacun. Vers 20 heures quand le calme du soir est là, l’enveloppe est gonflée, d’abord avec de puissants ventilateurs. Puis le pilote met le brûleur en action et le ballon se redresse rapidement et nous pouvons prendre place à bord du panier.
Dès que le ballon est libéré, la terre s‘éloigne rapidement et le vol commence. C’est très agréable,très sécurisant, la vue est splendide. Dommage qu’i faille actionner souvent le brûleur à gaz,bruyant et dégageant beaucoup de chaleur, ce qui vient troubler le calme et le silence du voyage. Poussé par un vent de 15 noeuds (environ 30 km/h) à 250 – 300 m d’altitude le paysage défile sous nos pieds: Vézelay d’abord,puis alternent forêts, champs, hameaux mais peu de pâturages et de troupeaux. Du sol montent les bruits de la vie, les aboiements de chiens énervés par l’aéronef, des hou-hou, le ronflement d’une moissonneuse batteuse, etc. On vole au-dessus des oiseaux, on affole les chevreuils.
Plus on avance, plus la menace orageuse se précise et certains voyageurs commencent à s’inquiéter quand les premiers éclairs piquent suivis de grondements lointains. Une fois de plus la météo pourtant formelle s’est encore trompée. il n’est pas 21 heures que l’orage est déjà là.
Le pilote décide d’écourter un peu le vol et amorce la descente. C’est très spectaculaire de voler juste au-dessus des arbres. Il dit vouloir se poser à la première opportunité,en l’occurrence une jachère au bord d’une petite route. L’atterrissage est assez sportif. La nacelle touche le sol, se couche, se redresse tirée par le ballon, se couche à nouveau,et se redresse encore, mais cette fois le ballon s’affale, dégonflé et elle finit sur le flanc. On se retrouve à l’horizontale et on s’extirpe comme on peut.
Ensuite il nous faut attendre au moins 45 minutes pour que l’équipe d’assistance au sol n’arrive. Elle nous avait bien suivi au début mais nous avait perdu de vue pendant le survol d’une forêt. Le pilote essaie bien de donner des indications pour la guider et même de donner des coups de brûleur pour nous faire repérer. L’attente a paru bien longue surtout que le temps devenait de plus en plus menaçant. Les voitures arrivent enfin. On aide à plier, charger le matériel et l’aventure se termine autour d’un pot. Les premières gouttes nous pressent à monter dans les voitures et nous rentrons à Vézelay sous la pluie et le tonnerre.
Une bonne expérience. Merci Père Noël !
A bientôt