Approchez-vous, j’ai une confidence à vous faire : j’ai retrouvé un amour de jeunesse du temps du noir et blanc, une héroine que j’avais croisé pour la première fois en 819 lignes, au mois de février 1963…
Elle s’était frayée une place entre Ivanhoé et Rintintin.
46 ans !!! Ça fait un bail, et pourtant l’infirmière qui arpentait les routes départementales en velosolex, semble avoir gardé une place toute particulière au coeur de la génération du babyboom.
Les génériques ne totalisent pas 2000 visionnages entre You Tube et Daily Motion, mais les épisodes ont fait tout de même fait l’objet d’une édition en DVD.
Pourquoi consacrer un “papier” à cette chère Janique ? Bonne question…
Tout d’abord, ainsi que l’explique ce site (la boutique des lecteurs La Voix du Nord - Nord Éclair)
“L’histoire de Janique Aimée émeut la France entière au point que certaines entreprises décidèrent de décaler les horaires de travail de leurs salariés afin qu’ils puissent suivre ce feuilleton devenu un phénomène de société”
Ensuite c’est la première fois que la fin d’un scénario va être modifiée “Sous la pression des téléspectateurs”. Pour les plumes bien pensantes de la France gaulliste, l’infirmière peut-être amoureuse du chirurgien mais en aucune façon l’épouser : pas de mixité des classes sociales.
Les dirigeants d’alors auraient du se pencher davantage sur cette France qui se passionne pour une série, et qui laisse éclater son mécontentement, tout comme elle aurait du lire attentivement la tribune de Pierre Vianson Ponté dans le Monde du 15 mars 1968 : Quand la France s’ennuie.
Enfin, parce que cette spontanéité audiovisuelle annonce le système d’écriture adopté par les télénovelas d’Amerique du sud; ce dernier prend assisse sur un panel de téléspectateurs qui corrige les hypothétiques imperfections pour sauvegarder la sacro-sainte part de marché.
Et puisqu’on parle d’amérqiue du sud, je souhaitais vous faire partager un coup de coeur…
Je vous entends déjà…
Aie, Aie, Aie il va nous parler de “Patito feo” (en français et on se demande bien pourquoi, De tout mon coeur)…
Effectivement, c’est ce programme de la chaîne Gulli qui dans mon humble demeure, fait l’objet d’âpres négociations, tous les soirs vers 19 heures. Tout est calculé (heures des repas, révision des leçons) pour que la famille ne soit pas privée de ce moment de culture, ”producido en Buenos Aires”.
Mais cette fois, si je fait référence à ce produit “sauce Diney” c’est pour une bonne cause. Parmi toute la ribambelle de personnages, il y a un garçon qui se prénomme Santiago ou Sébastien si vous préférez, et qui pour dire les choses de façon élégante, souffre d’une surcharge pondérale.
Au fil des épisodes on assiste à l’éveil sexuel de tous ses petits camarades qui se livrent à un superbe ballet de flirts, pendant que lui se voit assigner la tâche gratifiante de faire la cuisine.
Et ce, jusqu’à ce que Sébastien - Nicolás Torcanowsky- croise le regard d’Anna -María Sol Berecoechea . Et alors ?
Alors ? Pour une fois on accepte le principe qu’un “bas de poitrine” comme dirait Obélix sorte avec une Falbala. Et ça c’est une avancée.
Bien sur les concepteurs ne sont pas stupides et ils ont intégré à leur façon le problème de la “mal-bouffe”.
Toutefois, il serait peut-être temps de ne plus nous placer systématiquement, dans des catégories : on sait où cela nous a conduit dans les années 30.