La Wawaa et son prince…

Publié le 20 juillet 2009 par Wawaa

Il était une fois, au pays du foie gras et des tournesols, une jeune et sublime gersoise qui de temps en temps adorait faire du béton.


Jour et nuit elle pensait à son prince. Ce prince charmant censé venir la délivrer de la dernière pièce du donjon où elle était enfermée. Sauf qu’en fait, le coup de la séquestration dans la plus haute tour du château fort, c’est bidon. C’est plutôt elle qui cherchait à séquestrer des individus de sexe masculin du genre avenants dans sa cave pour les torturer de plaisir. Mais l’échec était toujours cuisant.

Elle n’espérait plus, ayant essuyé râteaux sur râteaux, vestes sur vestes depuis 4 ans, ayant même songé, un soir d’été qui aurait pu être torride, à renommer sa maison « La maison de la vierge » tellement depuis le temps elle sentait que l’entrée de sa forteresse était à nouveau condamnée. Elle sait bien qu’au bout d’un certain temps, ça se recoud ces choses là.


Mais elle trouva, au hasard d’une belle nuit étoilée, une petite boite bienheureuse qui contenait un beau crapaud vert. « Oh, comme il est mignon ! » s’exclama-t-elle avec grand enthousiasme et sensiblerie. On lui conseilla de l’embrasser mais elle n’en fit rien. Elle n’embrassait que les chameaux, elle, surtout après les avoir brossés, évidemment.


Par hasard, -et c’est fou comme le hasard fait trop trop bien les choses quand même !- elle trouva avec ladite boite, un mode d’emploi.  « Couvrez-le d’eau et il se transformera en prince charmant ». La classe moumoute. Ayant peur que la transformation ne se fasse trop rapidement, elle décida d’attendre d’être elle-même utilisable pour profiter du prince en question au maximum. Accueillir son prince charmant tant attendu et tant désiré quand on est menstruée, c’était carrément pas glamour même si la veille de ce si beau jour elle avait pris soin d’épiler minutieusement ses mollets de yéti dans l’espoir d’être un poil plus charmante. Lorsqu’elle se sentit d’attaque et  prête à recevoir son prince elle recouvra le crapaud d’eau. Et sploutch le crapaud.


Au fil des heures, l’amphibien se délita, se désagrégea. Elle trouva ceci fortement dégoutant et vomit rien que deux ou trois fois dans le fond du lavabo. Le romantisme n’est pas toujours de la partie, même dans les plus merveilleux contes de fée.


Peu de temps après, elle aperçut la silhouette d’un mini prince dans les restes gluants de l’ amphibien décomposé. Elle se rassura d’un classique « Ce n’est pas la taille qui compte , tout ce qui est petit est mignon ! ».


Ni une ni deux, elle décidé, comme indiqué sur la notice, de renouveler l’environnement aquatique du bellâtre en éclosion. Le prince grandit fièrement et devint parfait (ou presque !) : il se contentait de rester dans sa boîte, immobile et de ne rien dire. Il admirait et admire encore simplement sa belle à longueur de journée.

Wawaa se dit quand même que c’est bien dommage de ne l’avoir qu’en boite, enfermé et qu’à force elle risque de s’ennuyer.


En plus il lui
semblait bien que le
vrai prince charmant
elle l’avait aperçu,
mais qu’elle n’avait
pas su l’attraper …