L'artiste est un révélateur, un déclencheur. Le contrepoint à tout ce qui est enfermé, rétracté chez les autres. L'artiste est un moteur. Ça oblige à la rigueur, sinon on peut vite céder à la facilité, voire à la manipulation du public. A un moment de mon parcours, j'ai senti que c'était un danger. Tout dépend de toi, de ce que tu fais de ton rapport au public et de l'emprise que tu peux éventuellement avoir sur lui. Moi, j'ai juste envie de voir les gens heureux et de faire passer une pensée vivante. [Jacques HIGELIN]
Jacques Higelin fait partie de ces artistes qui marquent ma vie. Un compagnon. Parfois perdu de vue, parfois pas. En tout cas, c'est toujours un plaisir de le découvrir ou le redécouvrir. Et ce n'est pas si fréquent qu'il fasse la une d'un média grand public, en l'occurrence Télérama.
Alors quand en plus, c'est pour un entretien croisé avec sa fille Izia, qui dynamise actuellement la scène rock française à grands coups de fraîcheur et de décibels, pensez donc que la lecture n'est rien d'autre qu'un délice. Divine surprise : fort bien troussé, l'entretien dépasse le cadre de deux artistes qui causent et vendent leur soupe. Il plonge en réalité au coeur d'une magnifique relation père - fille avec à la clé des passages vachement touchants. Un échange véritable entre lui, elle, elle, lui... et nous.
Pas si courant.
Ci-dessous un extrait :
Izia : Mon père me conduisait souvent à l'école, et il en profitait pour me faire écouter plein de trucs, les Beatles, U2... Toute petite, il m'a aussi emmenée à ses concerts, ce qui fait que, pour moi, la scène a tout de suite signifié bouger dans tous les sens pendant trois heures, mettre la pâtée aux gens, sortir pour changer de chemise et revenir chanter ! Cela dit, à l'époque, j'allais aussi voir les Spice Girls. J'avais des goûts... incertains.
J.H. : Un jour, tu es même entrée dans ma chambre pour me faire écouter les 2 Be 3...
I : J'avais 7 ans !
J.H. : Je sais, et justement je me suis dit : surtout pas de jugement. On a tous nos périodes. Parfois, des chansons nous tombent dessus sans raison, jusqu'à ce qu'on s'en défasse. Le goût d'un enfant, ça le regarde.
Mais le mieux, c'est bien sûr de lire toute l'interview ! Vous pouvez cliquer ici.
Photo empruntée à Télérama (auteur : Denis Rouvre)