Je viens de récupérer mes deux bagages chargés à bloc de rhum (3 vieux, 2 arrangés et 2 cubis de bologne …). J’ai les traits tirés par une nuit agité à 10 000 m d’altitude, pas moyen de vraiment dormir dans cette carlingue. Je mets ma paire de Maui Jim sur le nez et je me dirige tranquillement vers la sortie. J’avais oublié la douane juste avant la sortie et vu que leur métier c’est de repérer les mecs comme moi.
Je me fais cueillir par une officier de la douane : ” bonjour monsieur, douane française, vous avez des choses à déclarer ?”.
Sans trop réfléchir je lâche un :”des fringues … et du rhum, rien de très original” mieux vaut lui faire franc jeu, de toute manière, mes valises vont passer au rayon X … peu de chance qu’elle me laisse filer comme ça.
Elle:”vous revenez de vacances”.
moi :”perdu, j’habite en Guadeloupe”
La dame de la douane :” mettez vos valises sur la tapis roulant on va voir ce qu’il y a dedans !” … sans surprise.
Je regarde discrètement sa réaction, je vois ses yeux s’écarquiller à la vue de la deuxième valise, si elle a bien compté c’est 14 litres de rhum qu’elle vient de voir passer au lieu des 1,5 litre réglementaire. Dans ma tête je m’apprête déjà à dire à la famille et aux amis que le rhum a été entièrement gardé en douane. Elle me demande d’ouvrir les bagages, là c’est fini, je la vois déjà aligner les bouteilles et les cubis sur le bureau et me faire un :”monsieuuuuur … quand même !!”.
Elle trouve le 2ème cubi et dit :” Aaah, c’est bien ça !! C’est 1,5 litre normalement monsieur “.
Je lui réponds un sincère :”ah bon! Mais vous savez comment c’est … il faut ramener un peu de rhum pour la famille et les amis !” le tout avec le plus beau sourire que je pouvais avoir sur le moment (concentration maximale).
Là dessus, son collègue arrive, ils doivent quitter leur poste pour se rendre d’urgence à un autre endroit.
Elle :”bon, en principe c’est 1,5 litre monsieur (oh oh oh, je vais passer :)), mais pour les Antilles on peut faire des exceptions, allez je vous aide à refermer vos valises” … Coooool, elle m’a même aidé à refermer les valises et remettre les bouteilles comme il faut.
Au final je suis sorti en dernier de la zone de transit, fatigué, mal rasé, psychologiquement exténué par ce contrôle, mais j’avais mon rhum et j’allais pouvoir faire pleins de petits heureux durant toutes ces vacances …