Et pendant ce temps là...

Publié le 22 juillet 2009 par Elis

C'est l'été et on hurle de chaud sous les chaumières en zinc. On se plaint et on déblatère aux terrasses des cafés, on se gave de crise et un peu de grippe, on commémorre le plus swingueur de tous les pédophiles (ouais, du temps où il était lui même enfant, il nous faisait groover et swinguer). Bref on se regarde complaisamment le nombril, on trinque à son licenciement, sa réussite, le passage sur le pot du petit dernier... et on oublie plus qu'à l'habitude ce qu'est la solidarité.

Hier soir, dans l'étouffante moiteur de la nuit, Candide m'a questionnée : "Mais pourquoi il y a la Croix Rouge dans les rues de Paris en ce moment ?".
Et j'ai repensé que le vrai danger dans la rue, c'est l'été. Pour ceux qui dorment dehors il y a la déshydration, renforcée par la prise d'alcool parfois, et surtout l'indifférence de la misère au soleil (et je n'ai rien contre Aznavour). La solidarité est en berne en été, alors je ne parle même pas d'un été de crise.
C'est dur pour les gens dans la rue, il ne nous reste qu'à espérer que les donateurs, les bénévoles, les mécènes et les bailleurs ne vont pas se cacher derrière leur mouchoir de crise !

Je sais, pour l'expérimenter en ce moment, que donner est quelque chose de complexe, un acte important car personnel, expiatoire de temps en temps et parfois même auto-punitif (ne nous leurrons pas). Je sais aussi que le don pur n'existe pas, mais si vous n'avez qu'une seule raison de donner (temps, compétences, nourriture, argent...) choisissez celle-ci : En été les autres donnent moins !