Malheureusement, la foule se tassant peu à peu dans le wagon, ne permettait pas de prendre ses aises, il devrait se montrer un peu plus généreux! Malgré son regard noir, sa mauvaise volonté à déplacer ce membre génant, son soupir à peine dissimulé, je pris enfin place sur le siège, m'installai confortablement, quoique un peu à l'étroit, et ouvris mon livre du moment, un pavé de plus 1000 pages!
Ce cher monsieur, avait décidé de ne pas tenir compte de ma présence et peu à peu entama un profond roupillon qui lui alourdissait le crâne au point de frôler mon épaule, lorgner sur mon décolleté, tenter de déchiffrer les lignes minuscules des pages du livre... En vain puisque ses yeux demeuraient fermés!
Sensation désagréable, agaçante, crispante. Hé Dormeur je ne suis pas Blanche neige!
Je tentais quelques mouvements afin de le sortir de sa torpeur, farfouillais dans mon sac, sortais un carnet ou un stylo... Dans un sursaut, il se redressait légèrement, mais ce ne fut que de fausses joies, sa lourde tête retombait inexorablement.
Je choisis alors l'option grands moyens, je me mis à tousser fortement dans sa direction... à renifler, la chaleur aidant en ce mois de juillet, des gouttes de sueur perlaient sur mon front, je présentais alors tous les symptômes du H1N1, histoire de lui faire comprendre que cette forte promixuité pouvait être nocive!
Qui s'y frotte s'y pique!