Moi/mes souliers

J’ai acheté de nouvelles paires de chaussures récemment, et ça m’a fait réfléchir sur ma vie (oui oui!). En marketing, on mise souvent sur le concept que les gens achètent ce qu’ils veulent devenir… La plupart de mes achats confirment cette hypothèse, mais disons que mes achats de chaussures distillent à eux seuls l’essence de mes démarches de croissance personnelle.

L’année dernière, j’ai eu une longue période de recherche d’emploi. Je venais de terminer un projet important, et je voulais profiter de ce tremplin pour franchir la prochaine étape de ma carrière… J’aurais pu accepter n’importe quel poste, mais j’attendais LA JOB. Après des mois de recherches et de déceptions, mon estime était au plus bas, et j’étais sur le point de tout lâcher et d’accepter un poste sans intérêt ni challenge…

Puis, ces bottes sont entrées dans ma vie. Non, je devrais plutôt dire : je me suis battue pour obtenir ces bottes malgré un compte en banque dégarnie et des prestations d’assurance-emploi terminées depuis quelques semaines. Des bottes de “femmes”, avec un petit talon (une percée, pour moi), qui crient “je le vaux bien!” Puis, j’ai décroché une entrevue pour un poste dans une maison d’édition… Je me suis bravement rendue à mon entrevue à pied avec mes nouvelles bottes (ouch!).

Il n’a pas été question de mes bottes lors de l’entrevue… Mais elles ont fait leur effet, puisque je travaille maintenant pour cette maison d’édition!

Fast forward 1 an plus tard : j’ai un bon emploi (qui ne me donne pas l’occasion de porter mes bottes souvent… heureusement, elles sont tellement inconfortables), j’ai une maison (j’associais la maison à une belle paire de sandales d’intérieur raffinées… finalement ce sont mes atroces Crocs rose fluo qui se révèlent les plus appropriés). Bref, j’ai pas mal tout ce que je désirais de tout mon coeur 1 an plus tôt…

…et tout ce à quoi je pense depuis le début de l’année, c’est à une paire de Converse. Et tout ce qui va avec.

Je fais un genre de quarter life crisis, et j’en ai marre de jouer à la madame. Je ne veux plus être une adulte!

Je vous laisse la carrière dans l’édition… Je veux travailler dans un club vidéo et regarder des films de kung-fu toute la journée…

Je vous laisse la maison “work in progress“… Je veux un appart que je peux sous-louer si l’envie me prend de voyager…

Je vous laisse mes rêves raisonnables… Je veux écrire des bouquins et devenir hyper célèbre et tellement riche que c’est immoral…

…

La semaine dernière, Emmanuelle et moi on a fait un mini road trip : aller-retour Québec-Montréal en 1 journée pour aller voir le concert d’Indochine sur les Plaines d’Abraham. C’était puissant. Le road trip (départ à 9h du matin… retour à 3h du mat le lendemain… merci Guru!) et le show (on était les 2e en ligne! on a attendu des heures, pour finalement se faire dépasser par un tas de petits jeunes avec des t-shirts de “Nightmare Before Christmas”… Tsss! Au moins, on a gardé notre dignité : on n’a pas couru, et on était tout de même collée sur la scène :p Je déteste les spectacles en plein air, mais… mais… Indochine!). Je me suis sentie revitalisée après cette petite escapade. (Bon, le lendemain, j’étais crevée et dépressive, mais après avoir dormi une bonne nuit, ça s’est passé.)

Pour la première fois depuis longtemps, j’ai l’impression que la jeunesse, c’est dans le coeur.

Et dans les pieds.

Je vous présente mes nouveaux Converse :)

Le monde m’appartient! Je peux tout faire!

(Oui, j’ai totalement sauté dans mon bureau devant mon appareil photo… Et 10 fois plutôt qu’une, même. Une folle, je vous dis. Le signe de main dans le logo de mon blog, c’est pour rock’n'roll, hein… ;p)

J’ai aussi une nouvelle paire de souliers de course, et je recommence à courir (j’habite à côté d’une base de plein air! pourquoi n’y suis-je pas allée plus tôt?!).

(Psss… Si vous vous demandez c’est quoi le big deal avec les Converse… y’en a pas, vraiment. C’est un symbole…)