degré IV, XXIV

Publié le 24 juillet 2009 par Moinillon

Parmi ces hommes respectables et dignes d’une éternelle mémoire, j’ai encore remarqué certains vieillards dont la tête était blanchie par les années, et qui ressemblaient plutôt à des anges qu’à des hommes. Or, ces vieillards, conduits et dirigés par l’esprit de Dieu, sanctifiés par les efforts continuels de leur bonne volonté, étaient arrivés au plus haut degré d’innocence, de simplicité et de sagesse; car, alors que les fourbes présentent deux faces : une qui paraît et qu’on peut voir, et une autre qui est cachée et invisible, l’homme ami de la simplicité ne présente, lui, qu’une seule et même face, et se manifeste tel qu’il est. Ces vieillards étaient encore bien loin d’annoncer l’affaiblissement de la raison et de montrer la moindre chose qui portât le caractère de cette puérile légèreté qui fait que, dans le siècle, les vieillards se font si souvent mépriser. Aussi ne voyait-on en eux qu’une douceur charmante, une bonté ravissante et une gaieté pleine de gravité; on ne remarquait rien dans leur conduite ni dans leurs conversations, qui soit dissimulé, étudié, faux, ou peu sincère; chose qu’il est bien rare de trouver parmi les hommes. Leur sainte âme n’avait qu’une seule ambition, c’était de se reposer en Dieu et d’obéir à leur supérieur; c’est pourquoi, tandis qu’à l’égard de leur abbé, ils étaient comme de petits enfants sans malice et sans fraude, ils étaient pleins de vigueur et de courage contre les démons et les vices, et les poursuivaient les uns et les autres avec une espèce de fureur.saint Jean Climaque : L'Échelle sainte
«De la bienheureuse et toujours louable obéissance»