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SEP et plasticité cérébrale: intérêt de la rééducation

Publié le 24 juillet 2009 par Pat La Fourmi
La plasticité cérébrale dans la SEP : étude et intérêt pour la rééducation ?

Dans la SEP, il existe une discordance, souvent nommée sous le terme de paradoxe clinico-radiologique, entre les déficits cliniques et les différents paramètres d’imagerie cérébrale. Cette discordance pourrait provenir du manque de spécificité des critères d’imagerie ou bien de mécanismes de réorganisation fonctionnelle. Cette plasticité cérébrale regrouperait plusieurs phénomènes physiologiques tels que la remyélinisation, l’extension dendritique, la formation de nouvelles synapses, la redistribution des canaux ioniques ou encore une réorganisation corticale.

Cette revue récente de la littérature fait le point sur l’ensemble des études traitant de la plasticité cérébrale dans la SEP et pointe son intérêt pour la rééducation des patients. En effet, ces processus d’adaptation en réponse aux lésions pathologiques pourraient être responsables d’une diminution de l’expression clinique des symptômes.
De nombreuses études en imagerie fonctionnelle ont mis en évidence cette plasticité cérébrale chez des patients atteints de SEP et ont ainsi montré que ces mécanismes se mettent en place précocement et permettent une réduction des symptômes cliniques et cognitifs.

Des études d’IRMf ont montré chez des patients atteints de SP-RR ou de SEP-PP mais aussi chez des patients CIS, qu’au cours de tâches motrices, les patients présentaient une activité cérébrale dans des régions corticales normalement recrutées pour cette tâche. Ainsi, au stade très précoce de la maladie, cette augmentation diffuse de l’activité cérébrale permettrait de compenser l’effet des lésions cérébrales et de maintenir des performances équivalentes aux sujets sains.

Ces mécanismes ont également été mis en évidence lors de la réalisation de tâches cognitives, qui sont plus complexes que les tâches motrices et par conséquent mettent en jeu un réseau de régions plus important. En effet, lors de la réalisation de tâches cognitives complexes, un large réseau de régions comprenant les aires préfrontales, et pariétales sont plus activées chez les patients SEP que chez les sujets sains. Cette réorganisation complexe concernerait entre autres la mémoire de travail. Des études de connectivité fonctionnelle ont effectivement rapporté des modifications des connexions entre différentes régions généralement recrutées lors de tâche de mémoire de travail, certaines disparaissant alors que d’autres se mettent en place.

D’après cette revue, il semble que cette plasticité cérébrale mise en jeu dès les stades précoces de la maladie permettrait de réduire ou de retarder l’apparition des signes cliniques, qu’ils soient moteurs ou cognitifs. Il paraît donc intéressant de développer des stratégies de rééducation qui favoriseraient l’activation de ces mécanismes.


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