« Caritas in Veritate » : pour l'électeur ' Vert ' que je suis ...

Publié le 27 juillet 2009 par Perceval

« Caritas in Veritate » : pour l'électeur ' Vert ' que je suis :

J'ai pris le temps de lire et réfléchir, le texte de Benoît. J'aime ce texte, par l'esprit résolument social, social parce qu'il place en haut le respect de l'humain avant tout chose et qu'il n'élude pas les effets pernicieux d'une économie qui serait au service du seul profit.

Electeur ' Vert ' je partage, l'idée d'un 'développement' intégral ( de l'homme ) et durable qui assurerait « le partage des biens et des ressources » ( P 8). J'entends avec plaisir, oser donner place à la justice et au don, pour une activité qui ne serait pas orientée uniquement par le profit... C'est toute l'utopie réaliste d'un mouvement politique qui veut promouvoir le principe d'un revenu minimum, pour tous, et l'affirmation que personne ne doit dépasser un certain niveau de richesse.

Electeur ' Vert ', je sais que « Le profit est utile si, en tant que moyen, il est orienté vers un but qui lui donne un sens relatif aussi bien à la façon de le créer que de l'utiliser. La visée exclusive du profit, s'il est produit de façon mauvaise ou s'il n'a pas le bien commun pour but ultime, risque de détruire la richesse et d'engendrer la pauvreté. » ( P19 )

Electeur ' Vert ',Je reconnais sans problème que la nature n'est pas un absolu ... ( P 54 ) et je partage depuis longtemps l'idée que l'alimentation et l'accès à l'eau sont des droits universels.

Electeur Vert, je milite pour donner à l'Etat, sa juste place, seul garant d'une véritable politique de re-distribution ... Je partage l'idée de promouvoir les « organisations productrices qui poursuivent des buts mutualistes et sociaux » ( P 40 )

Electeur Vert, je suis séduit par « Le principe de subsidiarité, expression de l'inaliénable liberté humaine, » ( P 65 )  « Le principe de subsidiarité doit être étroitement relié au principe de solidarité et vice-versa »

« Caritas in Veritate » : pour le catholique que je tente d'être,

J'ai aimé le ton employé par Benoît, dans cette lettre-encyclique. Celui d'une pensée qui s'inscrit dans une société qui évolue, qui relie le passé à l'avenir, par une réflexion critique , qui propose des pistes d'évolution encadrée par des valeurs évangéliques.

Par le passé, les textes du magister et en particulier 'Humanae vitae', annonçaient des règles qui délimitaient précisément le bien du mal, sans avoir le souci de répondre, avant toute chose, à une souffrance personnelle.

Par exemple :, et malheureusement Benoit XVI, a appuyé ce discours : «  exclure la possibilité de donner la vie, au moyen d'une action visant à empêcher la procréation, revient à nier la vérité intime de l'amour conjugal ». Par cette formule ' totalisante', l'emploi du préservatif, détruit l'amour conjugal ! De plus, cette doctrine est discutable, non parce qu'elle est en décalage avec la société ; mais, parce qu'elle ne s'interroge pas, qu'elle ne se confronte pas avec d'autres valeurs évangéliques, qu'elle ne s'évalue pas à l'aune des connaissances actuelles...

 

Me revient alors, toute la difficulté de recevoir certains textes, qui définissent non seulement des valeurs (absolues), mais des comportements absolus ( ! ), telles la condamnation de l'avortement et de la femme qui avorte, la condamnation du divorcé.. L'absolu de l'amour conjugal et l'interdiction de la pilule etc ..

Comme l'histoire nous l'a montré et aujourd'hui l'islamisme ; nous savons, que fort de ce fondamentalisme, - au nom de « ce meilleur des mondes » catholique possible, et....  que faute d'être déjà advenu, de condamnation en condamnation -,  la religion du christ pourrait devenir une tyrannie... !

« L'homme a une nature blessée » ( P 35 ) Pour moi, cela signifie, qu'il s'agit de poser sur l'homme le regard de Jésus, un regard adapté à chacun, qui ne condamne pas mais converti.

« Caritas in Veritate » : pour le chercheur de Vérité que je suis:

Je suis surpris et gêné, de trouver des formules comme celle -ci « L'humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain. » ( P 86 ). !

Encore, je ne comprends pas l'exclusivité de l'Eglise catholique, à promouvoir un tel idéal de société, même si la spiritualité qui la porte est favorable.

« Seule la charité, éclairée par la lumière de la raison et de la foi, permettra d'atteindre des objectifs de développement porteurs d'une valeur plus humaine et plus humanisante » ( P 8 )

L'Eglise une mission de Vérité : « Sans vérité, on aboutit à une vision empirique et sceptique de la vie, incapable de s'élever au-dessus de l'agir, car inattentive à saisir les valeurs - et parfois pas même le sens des choses - qui permettraient de la juger et de l'orienter. » ( P 8)

Par contre, je partage l'idée que « L'exclusion de la religion du domaine public, comme, par ailleurs, le fondamentalisme religieux, empêchent la rencontre entre les personnes et leur collaboration en vue du progrès de l'humanité. » ( P 64)

Je suis intéressé pour réfléchir sur cette proposition : « Si l'homme n'était que le fruit du hasard ou de la nécessité, ou bien s'il devait réduire ses aspirations à l'horizon restreint des situations dans lesquelles il vit, si tout n'était qu'histoire et culture et si l'homme n'avait pas une nature destinée à être transcendée dans une vie surnaturelle, on pourrait parler de croissance ou d'évolution, mais pas de développement. »( P 29)