Dans la nuit, la flamme de la bougie s'agite d'un mouvement dont elle a le secret. Elle seule peut ainsi à la fois éclairer la piéce, mon esprit et mon coeur. Elle réchauffe mes sens et allume mes pensées. Elle anime ma chambre et active mon imaginaire.
Toute petite source de lumière, toute fragile source de chaleur, elle crée l'ambiance intimement confortable à l'atmosphère cruellement morne d'une pièce hivernale. Et de la voir danser, je me perds en pas de mots. Et de l'entendre chanter, je me noie de notes de phrases immortelles que la clarté pure de sa mèche m'aide à coucher sur le papier.
La cire s'écoule, tandis que mes chapitres s'étalent. Je me presse d'écrire ce que j'ai à écrire car la matière se fait rare sur le bougeoir au risque de me plonger dans le noir.
Puis la clarté vacille et mes yeux se fatiguent, ma main devient hésitante et la flamme disparaît sans un bruit. Je n'ai plus de feu, je n'ai plus de mots alors, dans l'obscurité revenue, je referme mon cahier.