Magazine Humeur

Alabama song

Publié le 28 juillet 2009 par Didier T.
ALABAMA SONG
Il était là, perdu dans le fatras des livres que l’on achète en se promettant de se les approprier dès le retour à la maison, et que "la vie qui va" vous fait oublier de lire tout de suite car il y a toujours mieux à faire, plus urgent, plus utile….
Que de chefs d’œuvre à portée de main, ayant déjà attiré notre attention, fait l’objet d’un regard sélectif pour être sorti de l’anonymat d’une étagère de librairie surchargée de titres donnant le vertige; que de chefs d’œuvre malmenés, déposés là, au retour d’emplettes citadines, dans le mêmes sac que d’autres nourritures terrestres, et disparus sans homélie, sans Te Deum dans la pile de ceux qui restent à découvrir et qui n‘en finit pas de s‘épaissir, pour un jour s’effondrer sans crier gare et libérer un opus dont la page de garde vous rappelle que, s’il y a longtemps vous aviez été assez chanceux pour l’acquérir, la bonne fortune vous avait abandonné et reporté à plus tard le plaisir d’y plonger…
Hier au soir, d’un faux mouvement malencontreux qui jeta à terre une pile de livres, émergea la photo de Zelda, juchée en escarpins sur une chaise de jardin. Par un curieux hasard, je venais de terminer la lecture de deux nouvelles de F. Scott Fitzgerald réunies dans un même recueil à 1,5 € édité chez Pocket: "l’Etrange histoire de Benjamin Button" suivie de "Un diamant gros comme le Ritz".
Essuyant la poussière qui s’y était déposée, je plongeais dans une lecture qui me retint toute la nuit jusqu’à cinq heures du matin quand, épuisé, le souffle court, submergé par le sommeil, je m’évadais, me voyant courir dans les rues de Montgomery parmi les magnolias en fleurs dans la canicule de ces étés torrides qui sculptent jusqu’aux tempéraments des hommes et des femmes d’Alabama.
Cette nuit ne fut pas tendre et Gatsby le Magnifique perdit de son lustre.
Bien que cet ouvrage de Gilles Leroy ait déjà été récompensé du prix Goncourt 2007 et n’a sans doute pas échappé à votre sagacité, je vous invite Diablotintines vous précipiter sur cet ALABAMA SONG qui retrace la vie de Scott Fitzgerald vue, regardée, épiée, commentée et surtout dénoncée par Zelda son épouse, sa muse et son repoussoir.
C’est un livre fort, brutal , où l’écriture conduit aux pires excès et aux pires renoncements.
Oui, toutes affaires cessantes, je vous le confesse , ce livre doit vous bouleverser
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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