à la caisse, on a tous une hantise : le dernier client (évidemment, on doit encore compter nos pièces une par
une, et on a qu'une envie c'est de rentrer chez soi). Celui qui, une fois que la lumière est éteinte, que l'annonce qui dit que le magasin ferme est faite au micro, arrive tranquille avec son
caddie plein, et, parmi les caisses vides, hésite longuement puis choisi LA TIENNE. Loi de Murphy oblige, le dernier client a TOUJOURS un caddie plein, et choisi TOUJOURS ta caisse (d'ailleurs
après un sondage réalisé auprès des autres caissiers, j'en suis arrivé à une conclusion : on finit tous en dernier par rapport aux autres caisses. Etrange.) (mon esprit cartésien soutiendrait le
fait qu'il n'y a qu'un unique dernier, mais la caisse est un monde étrange hors des lois de cet univers.)
Je crois que j'ai surtout été traumatisé mon deuxième jour de caisse. La lumière était éteinte, on croyait depuis longtemps qu'il n'y avait plus personne. D'ailleurs, une de mes collègues était
même en train de faire le tour du magasin pour vérifier. Et là, en observant le rayon juste en face de moi, je l'ai vu. Ses yeux rouges injectés de sang crachaient des flammes, elle laissait dans
son sillage une trainée noir de charbon sur le sol, et de la fumée tourbillonnait autour d'elle. De longues griffes terminaient ses bras décharnés, et, trainant derrière elle deux caddies remplis à
ras bord, elle se dirigeait vers moi. Et alors, d'une voix sifflante, elle M'A DEMANDE UNE FACTURE. (j'ai failli défaillir, mais en prépa on nous apprend à résister aux pires tortures.)
Cette petite vieille restera ma personne la plus détestée du mois de juillet.
...
Non mais sans blague, y'a des gens qui exagèrent quand même.
PS : ça y est, Coupine a commencé à bosser avec moi. Tout de suite, la caisse c'est plus drôle. (par contre, maintenant on a plus qu'un sujet de conversation)