A chaque fois qu'il téléphonait à l’association c’était le même scénario : il passait à côté d'une cabine d'essayage, le rideau était entrouvert, il voyait une femme se déshabiller, elle portait des jarretières, il ne pouvait détacher son regard de ce corps…
Un jour, agacée de la répétitivité du scénario qu'il débitait au téléphone d’une voix monocorde, elle lui dit :
- Vous savez que vous pouvez venir à l'association car notre spécificité c'est plutôt l'écoute en face à face. Vous connaissez notre adresse ?
Une heure plus tard, un homme arrivait au local. C'était lui, elle le reconnut tout de suite à sa voix.
Durant l’entretien, il ne desserra quasiment pas les dents et passa le plus clair de son temps à contempler le bout de ses chaussures. De fantasmes il n'y eut point, juste son mal être qui se terrait entre lui et elle.