Halo

Publié le 30 juillet 2009 par Lephauste

Le sale halo de la sale chandelle qui brûlait derrière le quinquet que je trimbalait au bout de mon bourdon a dévorer la nuit, la sale nuit où je m'aveuglait en poussant au fond de l'impasse l'ébauche d'une porte entrouverte sur un haut mur de nuages noirtes. Il n'en reste rien que la suie. Un peu de cette suie est à présent aux joues de mon aimée. Un peu de suie que creusait un sanglot que je n'entendais pas, tant j'étais affairé à férailler et de taille et d'estoc contre mes horreurs intimes. La nuit est consumée, décombres et cendres gémissent et fusent d'escarbilles. Et autour des brandons de forêts démembrées un peuple murmure, tout un peuple abandonné à la sainte colère. Mais y a-t-il de saintes colères ? Non, ni ne veux ni ne peux le croire. Il n'y a que l'amer nécéssaire à la nuit quand la nuit est propice au sac de l'été. C'est l'été et de l'été j'ai fait cruellement, un champ pour de sanglantes moissons. Mon aimée s'y trouvait, allongée, un livre ouvert posé sur sa poitrine, au bord d'un champ de blé. Moisson est faite, mon aimée est couverte de suie. Et me voici bien las, dans mon armure d'entraves, le quinquet est brisé. On est pas chevalier si l'on a pas en soi la sainte horreur des colère dont le saint n'a que faire.

Ce matin, en allumant ma première cigarette, j'ai trouvé sur la table de la cuisine, ces quelques mots d'un autre age. Les cartouches avaient disparues, ma folie tendrement meurtrière avait pris le large. Un large d'où les semaines passées étaient tombées comme feuilles d'un automne destiné à renaître sous des traits moins ascérés. Noirte, que vous connaissez peut-être, n'était plus qu'un étrange chapeau de cheminée et Miette, sa dame de voix, lavait de son âme meurtrie, la suie.

(Ce petit ceci est pour Pascale, la dame qui s'en est retournée à mes seules pensées)