Trouver un emploi : parcours du combattant (Acte II ou "Le retour")

Publié le 31 juillet 2009 par Jess_kelig

J'espère que la publication de la première page de mon roman vous a plu et vous donne envie de découvrir la suite ;-) Vu le nombre de visiteurs ce jour là, je suis plutôt satisfaite ;-) (oui je suis exigeante !)

Reprenons temporairement le court "normal" de ce blog pour vous y poster un nouveau message ciblé "Chroniques du travail". 

Pour faire suite à mon inscription dans les agences intérimaires, je suis donc partie rejoindre le grand groupe des demandeurs d'emploi au sein du célèbre Pôle Emploi (ex ANPE / Assedics si vous ne saviez pas qu'ils avaient fusionné). 

Après m'être pré-inscrite via leur site internet (au moins c'est gratuit), j'ai donc obtenu mon rendez-vous en plein milieu de l'après-midi pour remplir mon dossier blablabla je ne sais quoi. Vérification des documents à leur fournir faite 3 fois (histoire de ne pas devoir y retourner), je commence ma longue attente dans leurs locaux. La femme qui me reçoit est assez sympathique et très peu bavarde. Un grand silence règne pendant les 3/4 de l'entretien où elle ne décolle pas le nez de son écran et de son clavier. Pour patienter pendant qu'elle rentre tous les précieux renseignements, j'étudie mieux son bureau, son look, ... Ben quoi ? Fallait bien que je m'occupe ! Au bout d'une demi heure, elle m'annonce que mon dossier est prêt, que mes allocations sont donc rejetées (j'ai démissionné) mais que ma période de 3 mois étant passée, je peux tenter de faire une demande auprès d'une commission d'appel. Chouette, je vais peut-être me faire jeter une nouvelle fois !

Je vais à l'accueil où l'on m'informe que mon 2nd rendez-vous aura lieu 30 minutes plus tard (coup de chance, ils me font tout enchaîner) pour cette fois-ci voir mes compétences et quel type de poste je pourrais trouver. Jusque là, tout va bien. Oui j'ai bien dit "jusque là" ... 

Je suis à nouveau reçue par une femme qui semble, elle aussi, sympathique. Elle prend mon CV, on discute de mon précédent emploi et des raisons qui m'ont poussé démissionné. On évoque mes projets d'avenir, mes ambitions et envies, le poste que je peux directement occuper. On regarde les annonces ensemble, et, sans surprise, il n'y a rien. Elle m'explique qu'elle va maintenant créer avec moi mon dossier. Hop c'est parti. On reprend mes compétences, mes renseignements personnels et on passe aux conditions de travail. Vous savez le fameux : "Quel salaire minimum souhaitez-vous ?", "Quelle est la distance maximum / temps de trajet que vous estimez maximal pour vous rendre à votre travail ?". Et là, le drame ou plutôt une nouvelle plongée dans l'irréel.

"Temps maximum je vais vous mettre 1 heure."

Bêtement, je pense 1 h aller-retour. Non. C'est 1 heure aller ET 1 heure retour. Je me tais et accepte gentiment.

" Des conditions particulières pour vos déplacements ?"

" Je suis dépendante des horaires des transports en commun vu que je prendrais le bus. "

" Vous habitez où déjà ? "

Tiens est-ce que ça recommence ? Non. J'ai droit à une nouvelle version.

" A x mais village. "

" D'accord. D'accord."

Elle tape. On revient sur le genre de poste que dans "l'idéal", je recherche et ça dégénère. 1.2.3 : Branchez les caméras eeeettttt ..... ACTION !

" Vous savez pour ce genre d'emploi, vous devriez chercher sur Nice."

" Oui, je sais que ça serait peut-être plus facile mais c'est assez compliqué à cause des transports. "

Air stupéfait. Je m'explique donc.

" Vous voyez, si je commence à Nice à 8h, il me semble assez difficile d'y être à l'heure. Le 1er bus passe à 7h20, ensuite, une fois à la gare, il faut que j'ai tout de suite un train qui m'emmène à Nice. Après 45 minutes de trajet, il faut que je reprenne un bus pour arriver à mon poste ... J'en ai pour 2 heures si tout va bien, qu'il n'y a ni retard ni grève. Je ne peux pas partir avant et pourtant, c'est ce qu'il faudrait faire pour être ponctuelle. "

Imaginez-vous la situation bordélique pour bosser ... 

" Vous savez je n'habites pas ici moi. Je viens tous les jours en voiture. "

Elle a bien dit le mot magique : voiture. Elle n'a pas autant de contraintes horaires du coup ! Tentez coordonner un bus, un train et un autre bus (et votre patron), on verra si c'est si simple !

" Ca me semble quand même compliqué. C'est vrai que je préférerais trouver un peu plus près. "

Là, elle s'emporte.

" Si vous voulez trouver au bas de votre rue aussi , vous n'êtes pas prête à avoir un boulot !! Ou alors je vous trouve n'importe quoi et c'est réglé !! "

" Non pas en bas de ma rue ! (Le juste milieu, elle ne connaît pas ?) Mais à une distance un peu moins grande ça serait mieux. "

" Moi dans ce cas là, je vous dit : déménagez ! "

Bon. Pause. Interlude. Je suis tellement conne dis donc, que je n'avais pas pensé à déménager ! C'est vrai enfin ! Sur le coup je manque complètement de bon sens ! Je viens m'inscrire aux Assédics parce que je n'ai plus de boulot, donc plus de rentrée d'argent depuis déjà 4 mois et je n'ai pas encore mis un déménagement en route ! Je n'ai pas cherché mon appartement en plein centre ville au loyer exorbitant de 800 € par mois pour un studio (bienvenue sur la Côte d'Azur !) en comptant que, comme je vis avec mon fiancé, on doit peut-être (ok, pas peut-être, c'est même sûr) viser le 2 pièces (donc là, on passe à un loyer de 1000€ environ) et, qu'au passage, il n'est pas milliardaire ! 


Peut-être plaisante-elle ? Pas drôle mais je peux toujours me forcer à rire. Non. Apparemment elle est excédée et très sérieuse. 

" Vous savez, si on avait pu le faire, on l'aurez fait ! "

" Oh ! Oh ! On va tout de suite changer de ton hein ! "

C'est elle qui s'excite et c'est moi qui change de ton ?!

La suite de l'entretien, je l'ai écourté car entendre ce genre de conneries pendant 20 minutes, c'était pas possible ou j'allais exploser et lui dire ma façon de penser. Finalement elle m'a proposé de postuler à un emploi certes près, mais où je n'avais aucune compétence et évidemment, je n'ai pas été retenue.

Après le coup du "Vous ne pouvez pas travailler vous habitez dans un village." et celui-ci, c'est un peu (complètement) désespérée que je suis ressortie. Si je devais compter sur eux pour me trouver un emploi, c'est peut-être à l'âge de 40 ans, qu'une fois devenue milliardaire (par hasard) et donc après avoir déménagé, qu'ils pourraient envisager de me faire postuler quelque part même à dix minutes de chez moi. 

Depuis, j'ai eu un autre rendez-vous au Pôle Emploi. Et là encore, on ne peut pas dire qu'ils aident à trouver du boulot ! A croire que j'attire les cas ! Je vous raconterais ça une prochaine fois ;-) En attendant, n'hésitez pas à faire partager vos expériences avec vos conseillers ou autres agences ! Suis-je la seule à connaître ce genre de situation ? Rassurez-moi !