Combien faut-il de larmes sans fard, pour armer le chien de la vengeance ? Combien de gouttes de sueur froide faut-il, pour une tache de rouille sur la culasse du malheur ? Combien de coups bas dois-je encore refiler à la vie avant qu'elle me laisse pour mort, tranquille, enfin reposé, au fond du jardin de sang, paisible comme une flaque ? Comment faut-il dire je t'aime, quand on est aimé ? Combien de fois faut-il faire le tour d'une trouée dans les nuages, avant que de s'y laisser tomber, tomber, tomber, tomber, en ange enfin grâcié ?
Combien de signes manque-t-il à mon alphabet ? Combien de clés faut-il faire jouer, dans combien de serrures, avant que ces armes qui n'ont jamais tué que celui dont elles blessaient l'épaule, le fourrier des âmes, les claquemure dans la resserre profonde de l'oubli hermétique ? Où plus rien ne respire que les regrets de l'amertume. Combien d'anges au dessus des tables de jeu ?Combien de Gardien assoupis au pied des portes de la geole de mes cellules?
Combien réclament, sous le lit d'herbes sèches de mon passé, le droit de débattre de mes choix ? Combien réclament, sous les voutes de mes tentations morbides, leur place au débat de mon futur proche ? Combien de fois en ais-je fini avec la mort ?
J'en ai fini avec la mort. A présent.