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Publié le 02 août 2009 par Gerry14

C'est encore une pirouette bien macabre de la vie qui a causé le silence de ces derniers jours.
Le départ pour la campagne et la maison parentale prévue pour la fin de semaine a finalement été avancé de quelques jours et s'est effectué un peu en catastrophe suite à l'annonce du décès de ma tante des suites d'un cancer généralisé.
Ce n'est donc point le séjour d'agrément et de repos espéré.

Contrairement à mes habitudes, je ne me suis point rué sur le clavier pour exprimer mes sentiments à la suite de cette disparition. Sans doute parceque le personnel du foyer s'est montré très préoccupé à l'annonce de la funèbre nouvelle et que j'ai donc eu tout le loisir d'exprimer mon ressenti.
D'exprimer verbalement mais, malheureusement, pas physiquement.
Je suis de ceux qui extériorisent dans la solitude. Mes conditions de vie ne m'en laissent malheureusement pas la possibilité.
Le jour de l'adieu définitif n'en a été que plus difficile.

Il y a toujours un profond sentiment d'incompréhension et d'injustice face à la maladie. Où trouver un sens à tant de souffrance imposée ?
Il y a le regret, comme à chaque disparition, de ne pas avoir assez partagé, d'être passé à côté de moments précieux avec l'être qui s'en va.
Nous nous voyions peu souvent, généralement lors des réunions familiales.
Mais nous avions toujours notre moment entre nous.
S'ajoutait également l'histoire de douloureuse de ma tante avec l'une de ses filles, cousine dont je suis très proche. Mère et fille se sont retrouvées peu avant la fin pour une réconciliation après des années de séparation.

La journée a été un véritable supplice intérieur pour moi. Comme à chaque décès, je suis allé voir le corps mais, cette fois-ci, je n'ai pu rester plus de cinq secondes avant de ressortir et de me cacher derrière le funerarium pour pleurer.
Je suis retourné dans la chambre les derniers instant avant la fermeture du cercueil. A la sortie, ma cousine et moi nous sommes tombés dans les bras.
Je déteste tout ce rituel religieux qui ne fait qu'appuyer sur la douleur en faisant passer et repasser d'abord devant le corps, puis devant le cercueil, puis devant la sépulture. Je ne comprends pas cette torture qu'on nous impose.

C'est dans ces tristes circonstances que j'ai réalisé le souhait de voir ma famille. Il y a des occasions plus réjouissantes...
Mais il faut malheureusement cela pour que l'on se réveille et que l'on se dise qu'il ne faut pas passer à coté de ceux qui sont encore là.
L'occasion de renouer le lien avec ce cousin avec lequel nous étions très proches il y a un quinzaine d'années, de prendre rendez-vous avec les membres de la région parisienne.

Ces pensées me hantent depuis l'annonce de la deuxième opération de ma tante. Ma vie a atteint ce stade où les réunions ne sont plus pour les mariages ou les baptêmes mais pour les enterrements. Les aînés avancent dans l'âge et certains connaissent déjà quelques soucis de santé.
La mort des être me terrifie parceque je ne suis pas assez proche d'eux.
Il m'appartient aujourd'hui de changer la donne.
La chaleur des gens m'y encourage.

Mais il y a toujours un couac quelque part, et toujours une brebis galeuse dans un troupeau.
Seule manquante à l'appel, ma soeur, qui persiste dans son comportement incompréhensible de mauvaiseté. Pas même un coup de fil pour ma mère.
J'ai juste su que son refus de m'héberger n'était pas du à des causes extérieures mais bien d'une volonté de sa part de ne pas le faire et qu'elle a même fait part à mes parents de son souhait de me mettre sous tutelle.
Comme le disait l'une de mes cousines, il y a des choses bien plus graves que les petits griefs qu'elle peut avoir contre nous et ce n'est pas quand on nous enterrera qu'il faudra qu'elle revienne.

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