Vendredi matin 4h30 le réveil sonne. Sonne sonne sonne. Nan pitié pas ça, je veux faire la grasse matinée jusqu’à 5h30 voire 6h00. Mais pas de chichis il fallait se lever. Je commençais à 5h30 pour l’ultime inventaire de cession de l’année qui annonçait enfin l’arrivée d’un nouveau patron à la tête du supermarché. Je ne sais pas pourquoi, mais nous avons tous eu le feu au cul. Si bien qu’à 12h30, tout était compté, relevé. OUAIS ! Du coup comme on avait notre après-midi parce qu’il est interdit d’ouvrir le jour d’un inventaire de Cession (c'est-à-dire l’inventaire qui sert à évaluer le montant que le nouveau patron va donner pour nous racheter !), on était bien content. Et comme certaines d’entre nous avaient amené notre casse-croûte, nous avons décidé d’aller pique-niquer au bord du lac du Magnoac.
A l’ombre des arbres, au bord de l’eau, assises dans l’herbe ou sur un banc, à croquer dans nos sandwichs, déguster nos petites salades fraiches et nos fruits. Que du bonheur après une matinée étouffante d’un point de vue psychologique. C’est que les inventaires, ça demande beaucoup d’énergie cérébrale mine de rien et de concentration. Bref, nous étions bien, là, entre ombre et soleil à papoter tranquillement. Il me démangeait de faire le tour du lac, mais j’étais trop fatiguée. Du coup, j’y retourne jeudi avec l’une de mes collègues pour m’y coller !
Les inventaires de cession c’est trépidant ! Trépidant ! En plus comme on était fermé toute la journée de vendredi, Samedi c’était la folie. Dans le genre journée de dingue, celle-là je m’en souviendrai. Déjà pour commencer, une bonne petite livraison qui fait transpirer 12 litres d’eau à la minute. Pour continuer un monde fou. Jusqu’au bout du magasin. Les 4 caisses ouvertes avec chacune 10 caddies qui attendent. L’impression que cela ne finira jamais. Un moment de répit quand la chef vient nous remplacer pour qu’on puisse aller faire nos commandes… Puis c’est reparti. Les clients défilent , inlassablement. Je booste. Je mets les bouchées doubles et je lance ce que j’appelle « le mode lidl ». 50 articles scannés à la minute. Les clients défilent encore, mais la file ne s’amoindrit pas. Je garde un rythme de dingue de 10h à 13h, je n’aime pas voir les gens attendre. Mais je ne les comprends pas. Moi, un supermarché blindé de monde comme ça, je n’y reste pas 2 minutes ! Faut être masochiste pour attendre à la caisse comme ça, pour se bousculer entre les gens. Moi ça me ferait paniquer, cette foule ! Tu peux même pas choisir ta boite de petit pois ou ton jus d’orange tellement y’a des gens partout !
Moi je stressais. Mais c’était du bon stress. Ceci étant, merci inventaire de cession, parce que les gens qui viennent normalement le vendredi, au lieu d’aller ailleurs, ils ont attendu le lendemain pour venir. QUELLE BANDE DE CONS LES GENS QUAND MEME !
A 13h, après la tempête, j’ai eu le droit d’aller manger. Mais vite. Parce qu’il y avait du boulot ailleurs et encore des gens en train de faire leurs courses et potentiellement bientôt à attendre aux caisses. Moment de pur bonheur que la dégustation de mon sandwich Saint-hubert /salade verte/fromage/tomate/jambon cru/œuf, de ma petite salade de concombre et de tomates et de ma délicieuse salade de fruit au sirop d’érable. Bonheur bonheur. Je termine mon dernier morceau d’abricot quand soudain « Sylvie est demandé pour sa caisse, Sylvie merci ! ». C’était reparti, mais que jusqu’à 14h.
Quand je suis sortie de là, je me sentais comme un escargot écrabouillé par un gros camion ou un tracteur. Ouais. Du coup, je me répète, les inventaires de cession c’est trépidant, surtout le lendemain. Ouais. Vivement pas qu'on soit encore revendu !