Magazine Humeur

Exégèse

Publié le 04 août 2009 par Csp
C'est en vérité un terrible, terrible article plein d'indignation que l'on découvre la larme à l'oeil sur mon autre blog. Une de ces fines analyses d'un vague texte bavousé sur un média gauchisant (Rue89, pour ne pas le nommer), analyse propre à faire chialer un Bernard Minet, une série de poncifs absolument navrants sur les publicitaires, avec un angle prétendument subversif à la Tous Des Cons qu'un adolescent en pleine crise aurait bien du mal à renier. Je sais. Il faut vraiment que j'arrête de lire Libé et les Inrocks en cachette, mais c'est plus fort que moi. À la fin, le lecteur est plongé dans un tel somme face à tant de lieux communs qu'il n'a qu'une envie, organiser d'urgence une petite parodie pour tenter de soulager un peu, ne serait-ce qu'un peu, cette platitude soporifique mais néanmoins risible dont mon double CSP se repaît...
Car le bloggueur gauchiste nous assomme, lui aussi.
Pas avec mes petits poings, toujours tendus comme ceux d'un facteur excité qui n'en pourrait plus de pédaler dans les beaux quartiers. Non. Je vous assomme avec mes trois petits billets tournant toujours autour des maigres sujets que je peux assimiler par résumé interposé : mon zizi, mes lectures branchouilles honteuses, et, bien sûr, le Parti dont on dit qu'il ne peut, ne doit pas s'allier avec le Front De Gôche, le PC ou pire que tout, le PS. Ce serait mal. Mais tellement jouissif quelque part.
A force de lire le filigrane des pleurnicheries répétitives de mon double CSP, le blogger le plus moqué de la toile, on apprend des choses absolument épouvantables...
Très à l'étroit dans mon petit appartement, je me lève tôt le matin à cause de mes démangeaisons à l'entre-jambes. Puis comme bien des Français qui travaillent peu pour gagner trois clopinettes, j'allume Radio-France pour écouter la Pravda matinale. Qui me met dans un état de soumission pas possible.
Exégèse
Je profite souvent du sommeil de Butch pour pondre un petit billet ou l'autre, aux aurores, avant de me rendre au boulot, l'esprit encore embrumé des nuits moites d'efforts pour contenir mes envies consuméristes et mes larmes d'aigreur. On s'en doutait, mais ça se confirme : d'une classe assez moyenne (surtout à l'écrit, avec ma prose imbitable), votre bloggueur costumé en gauchiste/extrêmiste selon l'occasion se pose, comme une boucle compulsive, la question de sa valeur intrinsèque, en bricolant jour après jour les raisons de sa haine de l'autre, nécessaires à son équilibre psychologique de plus en plus instable. Ne vivant que par et pour un marxisme qui serait comique s'il n'était pas devenu une grille d'analyse ridicule et circulaire, votre pauvre hère examine au travers de celle-ci tous ses propres faits et gestes, depuis la cuisson de mes saucisses jusqu'à mes lectures tourmentées et coupables de magazines que je conchie pourtant ouvertement. Finalement, je n'existe et ne vis qu'en orbite autour de mon propre narcissisme. (Quelle souplesse, non ?). Et c'est sans doute pour cette raison que je milite au NPA, pour me sculpter un peu plus un physique au départ difficile. Une sorte de catharsis. Il me faut un exutoire public, les clubs privés étant largement au-dessus de mes moyens.
Ainsi, je vais chercher dans un groupe (ici, les "fils de pub") tous les clichés éculés qu'on nous ressert à l'occasion, et j'en fais tout un laïus bruyant dans lequel je vais pouvoir expliquer que ces cloportes ne méritent pas de vivre. Normal, il faut bien aider ces nuisibles à trépasser. J'utiliserai aussi des expressions fleuries, traitant les filles de morues et les gars de macaques (ce qui n'est pas faux dans le cadre de mes fréquentations), et j'expliquerai qu'il faut absolument leur taper dessus, à ces vils stagiaires, parce que, comprenez-vous, la pub, c'est de la prostitution et tout ça.
Mettons les choses au point une bonne fois.
Je n'ai pas d'amis; n'en ai jamais eu ; et n'en aurai jamais. Qu'ils soient dans la pub ou ailleurs. Les quelques personnes qui me fréquentent ne connaissent pas mon blog, et celles qui connaissent mon blog ne me fréquentent pas.
Je me pignole gentiment (physiquement et métaphoriquement) en regardant mes stats, sans constater - sans vouloir constater - que ceux qui viennent lire mes gribouillages se gaussent de la caricature que j'offre pour faire le pitre, sans remarquer que chaque visite sur mon blog amène une visite supplémentaire sur l'autre blog, où on commence à savoir qu'on va, aussi, rigoler franchement de ces bouffoneries que j'offre, tel une pollution pubère quotidienne...
Alors je remets une couche de sévice. Je parle de "nuisibles", de "sous-êtres", me vautrant ainsi sans la moindre vergogne dans la caricature la plus sombre des petits nazis, fachos et autres totalitaires dont je veux pourtant me détacher, à force de sondages aux interprétations fantaisistes et autres cache-misères bardés d'un humour pourtant transparent...
Et de jouer la surenchère: "toujours plus profond", telle est ma devise. Parlant de petits soldats du néolibéralisme qui repeignent mes fables de pleureuses auxquelles personne de sérieux ne peut croire un seul instant, en couleurs pastel avec des pinups à poil pour que je continue d'acheter mes indispensables onguents et oublier que j'ai une vie de con.
Finissons par ce beau proverbe de sagesse populaire :
"A se cogner la tête contre les murs, il ne vient que des bosses."

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