Au fond des mers muettes de l'amertume, où je plongeais mon comptant de sel, contre la fermeture des cicatrices, j'ai ramassé au milieu des cataractes d'anciennes luttes décarcassées, deux grains de mica, et un de silice. Et je suis remonté, par étapes. Je me suis arreté à hauteur de tout ce que j'avais haïs, de tout ce qui m'avait bercé, percé, harassé, déssalé et versé du foie au coeur des bols de bile. Et j'ai actionné les détonnateurs de la colère, synchrones les déflagrations me soulevèrent. Sans qu'un effort je n'eus à faire, je me retrouvais propulsé hors du ventre de mes mers. J'en avais eu tant, et tant n'étaient pas restées, jusqu'à vèlé du veau triste que j'étais. Tant, que je ne saurais dire leurs noms de sirènes, mais dont je me souviens, quand la nuit je m'éveillais, qu'elles hurlaient qu'elles n'en pouvaient plus de m'entendre gémir sous le sain des déserts, dans la sanie de mes lits défroqués. Sûrement, le temps n'est pas bien partagé entre ceux qui se taisent et ceux qui parlent pour eux. Sûrement, le monde n'est pas si plein de bonnes intentions. Sûrement, la terre est ronde et peuplée d'angles morts. Sûrement. Mais je suis descendu sous la lie des forêts, dans l'humus où l'homme est un végétal dans les ramées duquel nul ne s'allonge, et ne se repose, et rêve. Mais je suis revenu du lit des mers stériles, du rêve et des contractions des volcans, avec aux creux de la paume, un grain de silice et deux grains de mica. Je les ai posé là et du bout du pied, sur eux, je me suis hissé, jusqu'ici. Et de là j'ai vu que le monde était en moi. Comme Noé j'ai vu, que mon ventre était l'arche.