Comme Dieu, par une grâce insigne, ne voulut pas me priver du secours
des prières d’un saint père qui était dans ce monastère, Il l’appela à Lui sept
jours avant mon départ. Ce saint homme s’appelait Ménas. Il avait passé
cinquante-neuf ans dans cette maison, et avait successivement exercé toutes les
charges qui y étaient établies ; il était alors le premier, après l’abbé. Or le
troisième jour après sa mort, tandis que nous célébrions ses funérailles et que
nous faisions les prières accoutumées, le lieu où était son saint corps se
trouva tout-à-coup parfumé d’une douce et suave odeur. L’abbé, qui était
présent, nous ordonna d’ouvrir le cercueil, et nous vîmes tous que, de ses
pieds vénérables, il sortait comme deux sources d’une huile odoriférante. Alors
cet excellent maître dans les voies religieuses nous adressa ces paroles :
«Vous êtes tous témoins, nous dit-il, de ce miracle; mais sachez que ses
travaux et ses sueurs ont été un parfum délicieux et agréable à Dieu.»
saint Jean Climaque : L'Échelle sainte
«De la
bienheureuse et toujours louable obéissance»