Que se passe-t-il donc?
Les espaces s'éclaircissent, les rames se vident, les quais se dépeuplent, les trains roulent à vitesse normale et arrivent à l'heure, l'ambiance tendance agressive s'apaise. Même les voyageurs encore présents se métamorphosent. En dehors de quelques irréductibles, ils ont abandonné le costume cravate et chaussures vernis, le tailleur et les talons hauts. Ils ont adopté la jupette à volant, le short ou pantacourt, les baskets et la casquette. J'ai remarqué également l'augmentation indéniable de la population enfantine engendrant une ambiance familiale. Quant aux groupes d'adolescents rieurs, ils ajoutent une atmosphère sympathique.
Tous marchent le nez en l'air, ne savent plus où ils se rendent et consultent un plan de métro.
Quel changement soudain!
Les voyageurs boycottent-ils les transports en commun? Désertion, exode, migration?
Non! Les parisiens sont juste partis en vacances et ont été remplacés par des touristes eux aussi en transhumance.
Je me rassurais en me disant que les vacances ne dureraient pas…
En attendant, je soigne ma solitude en savourant le privilège de voyager dans des transports fluides, et aérés…