degré IV, XXXIX (36)

Publié le 08 août 2009 par Moinillon

Je ne ferai pas la faute de ne pas orner ici mon discours par le récit d’un fait qui le fera briller comme une émeraude fait briller une couronne. Il arriva que, tandis que je vivais au milieu des illustres pères de ce monastère, la conversation tomba sur la vie des anachorètes; or ils me dirent avec un visage plein de douceur et de bienveillance : «Quant à nous, cher père Jean, étant aussi grossiers et aussi peu spirituels que nous le sommes, nous avons cru ne devoir embrasser que la vie qui nous convenait le mieux. C’est pourquoi nous n’avons entrepris qu’une guerre proportionnée à notre faiblesse, et nous avons jugé qu’il était plus avantageux pour nous de n’avoir à combattre que contre des hommes qui s’emportent et s’aigrissent, à la vérité, mais qui reviennent et s’adoucissent, que contre les démons, qui sont toujours en fureur et armés contre le genre humain.»
saint Jean Climaque : L'Échelle sainte
«De la bienheureuse et toujours louable obéissance»