degré IV, XL (37)
Publié le 09 août 2009 par Moinillon
Or parmi ces
hommes d’une éternelle mémoire, il y en avait un qui m’aimait beaucoup en Dieu,
et qui me parlait avec une grande liberté. Il me dit donc un jour, avec une
affection toute particulière : «Si vous, mon père, qui êtes si sage, éprouvez
la force de celui qui, dans le ravissement de son cœur, s’écriait : Je peux
tout en celui qui me fortifie (Phil 4.13); si l’Esprit saint est descendu
en vous comme une rosée de grâces et de pureté, ainsi qu’il descendit autrefois
dans la très sainte Vierge, et si la force du Très-Haut vous environne par la
patience, ceignez vos reins, à l’exemple de l’Homme-Dieu, d’un linge blanc, qui
est l’obéissance, et comme Lui, levez-vous de table, c’est-à-dire sortez de la
solitude; afin de laver les pieds de vos frères dans l’eau pure de la
componction et de la pénitence, ou plutôt jetez-vous à leurs pieds dans les
sentiments de l’humilité la plus profonde; mettez à la porte de votre cœur des
gardes qui ne s’endorment jamais, et qui ne soient jamais de connivence avec
vos ennemis; arrêtez l’instabilité et la légèreté de votre esprit, en le fixant
invariablement, malgré les distractions et la dissipation que lui causent sans
cesse et l’agitation des affaires et les importunités des sens; conservez un
repos parfait au milieu des mouvements et des soins dont la vie est
continuellement agitée.