Parfois la lectrice que je suis, boulimique et acheteuse compulsive, traverse des zones arides. Je lis cependant. Je prospecte encore et encore. Je veux découvrir toujours, dénicher la perle rare, l'auteur qui me fera vibrer, le texte qui me verra palpiter. Ce désir de m'enrichir, m'enivrer de mots, d'images est toujours présent, mais ma curiosité est mal récompensée. Même en piochant tous azimuts, je ne trouve que des textes insipides, il n'y a pas la petite étincelle qui fera que ce livre ouvert et lu avec avidité, presque sans prendre le temps de reprendre ma respiration, sera le LIVRE! L'ouvrage de référence que je viendrai feuilleter régulièrement, dont je m'imprégnerai, ma "Bible". Ces livres sont rares, enfin je les veux rares, car je crois que je suis très difficile. J'exige beaucoup d'un auteur et d'un style. Parfois, chanceuse, les bons livres vont se succéder, à d'autres moments je vais désespérer de trouver enfin un texte à mon goût... Et quand je découvre un auteur qui sait me plaire, pour lequel je ressens un coup de coeur, souvent même un coup de foudre, alors je veux aller plus avant et j'acquiers plusieurs de ses ouvrages, m'accordant ainsi de superbes rendez-vous.
Aujourd'hui, je vais évoquer à nouveau Olivier Frébourg... Cet écrivain, j'ai fait sa connaissance sur l'étal de ma libraire, sous le titre "Souviens-toi de Lisbonne", dont je vous ai copié quelques extraits... Une révélation... Un coup de foudre! Il a suffi de peu de choses pour que je tombe ainsi sous le charme. Quelques pages tournées, et ces vers de Nikos Kavaddias :
"A jamais, je resterai l'amant idéal et indigne
des voyages lointains et des mers azur,
et je mourrai un soir semblable à tous les soirs
sans fendre la ligne trouble des horizons."
Plus loin aussi, ce début de chapitre "Les hommes ont des voyages, les femmes ont des amants". De quoi alimenter ma réflexion...
De Lisbonne a Buenos-Aires, j'ai savouré ce livre. J'ai navigué de port en port, j'ai aimé la croisière, j'ai souhaité embarquer encore, poursuivre le voyage dans le sillage d'Olivier Frébourg.
Alors j'ai pris un billet sur le paquebot "Antilles", pour son ultime voyage, puis ai voulu à la suite de l'auteur découvrir, depuis un cargo, les ports mythiques d'Afrique de l'Ouest. Les destinations changent, oubliées les villes de Lisbonne et Buenos-Aires, mais, avec "Un homme à la mer" et la superbe plume d'Olivier Frébourg, la magie continue, et le voyage se poursuit sous d'autres latitudes et longitudes.