Chaque endroit où j'ai déposé ton nom me rappelle en m'en souvenant, que j'ai eu vingt ans et que vingt ans n'ont pas suffit à me faire railler la vie. Alors de dividendes hasardeux en multiples, et impairs et passe, j'en ai remis sur le tapis. Toujours jouant ma peau à la roulette, toujours retrouvant ma mise dans l'état troué des rafales. Chaque seconde chute sur le feutre et creuse un peu plus ma piste. Mon microsillon de mélancolie à la surface des puits profonds, souffle à ma poitrine un air cher à ma voix. Je remets le couvert dans le détour d'une tranchée dont nul ne songe à me disputer le linéament desséché. Je veille aux aguets, au chevet de voix lointaines. De voix qui chuchotent aux creux de l'oreille du monde endormis dans la chaleur muette de l'Eté. De voix d'où chutent trois mots et deux points de ponctuation.
Qui vient ? Personne.
(Ce bref est pour une gardien qui eut à se garder de ce qu'elle gardait. Et qui fit bien.)