Moi, je voulais être hôtesse de l’air mais je n’ai pas pu. J’avais les langues mais pas les mensurations, aucune compagnie ne m’a acceptée. Du coup, j’ai fait une dépression et je suis allée voir un psychiatre. Au troisième rendez-vous il m’a dit :
- Quand un projet bat de l’aile, il vaut mieux en faire son deuil. Vous, ce qu’il vous faut, c’est voler de vos propres ailes.
Sa phrase m’a fait l’effet d’un électrochoc.
Depuis que j’ai déployé mes ailes, je vais mieux. Je n’aurais jamais imaginé en avoir de si grandes : elles sont larges, blanches et duveteuses. Au début, elles étaient un peu fragiles, forcément, elles n’avaient jamais servi. Maintenant, elles ont acquis la solidité de la maturité. Dans deux jours, je traverse l’Atlantique.