degré IV, XLV (42)

Publié le 14 août 2009 par Moinillon

Le monastère des pénitents
Ce lieu était à peu près à un mille du monastère; on l’appelait communément la Prison. Toutes les consolations humaines en étaient bannies : on n’y voyait jamais du feu; l’huile et le vin n’entraient point dans la nourriture qu’on y prenait; la nourriture des pénitents était du pain et quelques légumes insipides. L’abbé envoyait dans cette triste maison tous les moines qui, après leur profession religieuse, étaient tombés dans quelque faute considérable, et ils y étaient tellement renfermés, qu’il ne leur était pas libre d’aller ailleurs ni de vivre ensemble, mais seul à seul, et le plus souvent deux à deux. Ils y demeuraient jusqu’à ce qu’il eût plu au Seigneur de faire connaître à l’abbé que leurs péchés étaient pardonnés, et qu’ils étaient réconciliés avec Dieu. Le supérieur leur avait donné, pour supérieur particulier, un excellent homme appelé Isaïe, lequel exigeait d’eux une prière presque continuelle, et ne leur donnait presque point de relâche. Cependant, pour les empêcher de tomber dans l’abattement et l’ennui, il leur faisait distribuer une certaine quantité de feuilles de palmier, avec lesquelles ils faisaient de petites corbeilles. Telle était la vie, l’état et la discipline de ces pénitents, qui cherchaient avec ardeur à voir la face du Dieu de Jacob. saint Jean Climaque : L'Échelle sainte
«De la bienheureuse et toujours louable obéissance»