Magazine Humeur

« Le prêtre, c'est quelque chose de grand."

Publié le 16 août 2009 par Fbruno

Nous publions ci-dessous la lettre intégrale du Père Alvaro Corcuera, adressée aux membres du mouvement Regnum Christi

19 juin 2009 Solennité du Sacré Cœur de Jésus

A tous les membres du Regnum Christi A l'occasion de « l'Année sacerdotale » déclarée par le Pape Benoît XVI.

Très chers en Jésus-Christ

C'est toujours un plaisir de pouvoir vous écrire quelques lignes et de partager avec vous la joie d'être une famille unie dans le Christ. Nous vivons une période de l'année liturgique très intense puisque nous avons célébré de grandes solennités telles que Pentecôte, la Sainte Trinité, le Corpus Domini et, aujourd'hui, nous célébrons celle du Sacré-Cœur qui nous aide beaucoup dans la contemplation de l'amour du Christ envers chacun d'entre nous. Dieu ne cesse de verser surabondamment ses grâces sur nos âmes nous poussant ainsi à vouloir vivre avec un cœur reconnaissant et généreux. Nous lui demandons alors humblement le don de nous former un cœur comme le sien en lui adressant cette belle prière de l'Eglise « Sacré-Cœur de Jésus, rends mon cœur semblable au tien ».

L'objectif de cette lettre est de nous permettre de réfléchir ensemble sur le sens et les implications, dans notre vie, de « l'Année sacerdotale » déclarée par le Saint Père et qui s'ouvre, précisément aujourd'hui, lors de cette solennité du Sacré-Cœur, ayant pour thème : « Fidélité du Christ, fidélité du prêtre ».

L'occasion qui sert de base à cet évènement particulier correspond à la célébration du 150e anniversaire de la mort de saint Jean Marie Vianney que Benoît XVI a proclamé patron de tous les prêtres du monde. Plus connu sous le nom du « Curé d'Ars », la grande œuvre de ce prêtre est d'avoir véritablement dépensé sa vie pour le salut des âmes. Quand il était jeune, avant d'entrer au séminaire, il se disait : « Si je suis prêtre, je pourrai gagner beaucoup d'âmes pour Dieu » ; c'était là son grand désir. Pendant plus de quarante ans, il fut curé du petit village d'Ars où il se consacra intensément à la prédication, à la formation de ses paroissiens dans la foi, aux œuvres de charité et, surtout, à célébrer les sacrements. Dieu seul sait combien de miracles et de conversions eurent lieu dans son confessionnal où il passait jusqu'à douze heures en un jour ordinaire.

Le grand secret du Curé d'Ars était son amour de Dieu et son regard toujours fixé sur le ciel. Dans une lettre à son cousin, en lui parlant du ciel, il l'encourageait ainsi : « Quel bonheur divin. Voir le bon Jésus qui nous a tant aimés et qui nous rendra heureux ». On dit que quelques heures avant sa mort il prononça ces mots : « Comme Dieu est bon ; quand nous, nous ne pouvons plus venir plus près de lui, c'est lui qui vient à nous ». Toute sa vie fut un « aller vers Dieu » et y conduire les hommes.

Comme nous devons remercier Dieu qui, aujourd'hui encore, se rend présent dans notre vie et illumine nos chemins grâce au témoignage de nombreux saints prêtres. De façon mystérieuse, il a voulu que sa grâce nous parvienne par des instruments humains. Chacun d'entre nous peut voir que, par le baptême, c'est par l'intermédiaire d'un prêtre, que nous avons reçu la filiation divine et la foi. Chaque fois que nous voulons nous réconcilier avec Dieu et renouveler notre amitié avec lui, par la confession, c'est un prêtre qui, au nom du Christ, nous dit : « Je te donne l'absolution de tes péchés… ». Seul le prêtre a le pouvoir, en disant les paroles prononcées par Jésus au cours de la Dernière Cène, de rendre présent le sacrifice non sanglant de la croix et le pain et le vin deviennent alors Corps et Sang du Seigneur. C'est la raison pour laquelle, pour apprécier ce qu'un prêtre représente, il suffit de nous demander ce que serait notre vie si nous ne pouvions pas compter sur des prêtres qui nous servent de ponts pour atteindre Dieu. Le Curé d'Ars disait : « Le prêtre, c'est quelque chose de grand. Ce n'est qu'au ciel qu'on saura ce qu'il est. Si nous le comprenions sur la terre, on mourrait non de frayeur, mais d'amour »

Nous qui avons reçu cette vocation, nous savons très bien que la grandeur du prêtre est pur don gratuit de Dieu. Il n'y a aucun mérite de notre part. Au contraire, nous sommes très conscients que Dieu nous a appelés alors que, comme tout homme, nous sommes faibles et petits. Nous faisons l'expérience de la disproportion entre ce que nous sommes – hommes, créatures fragiles – et ce que nous représentons – Dieu lui–même ! - ; entre nos forces et nos capacités limitées et la mission transcendante dont nous sommes chargés. Avec saint Paul, nous pouvons dire : « Nous portons ce trésor dans des vases d'argile pour que cet excès de puissance soit reconnu de Dieu et non comme venant de nous-mêmes » (2Co 4, 7). Ou, comme le dit la lettre aux Hébreux, « nous sommes pris d'entre les hommes et établis pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu » (cf Hb 5, 1). Face à cette réalité, les paroles que le Christ nous adresse dans son Evangile nous remplissent de confiance et nous éclairent beaucoup quand il dit : « Je vous appelle mes amis… Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis pour que vous alliez et que vous portiez beaucoup de fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15, 15-16). Nous savons que notre fidélité est possible parce que Jésus-Christ est fidèle et qu'il réalise sa promesse, parce que nous comptons sur sa grâce, son secours et sa miséricorde. Il est l'Ami fidèle. Le Pape Jean Paul II nous l'a très bien expliqué en disant : « Ayez confiance en Jésus-Christ, l'Ami, il ne nous abandonne pas. Il soutient notre ministère, même là où on n'obtient pas extérieurement un succès immédiat. Croyez en lui ; croyez qu'il attend tout de vous, exactement comme un ami attend tout de son ami » (Homélie aux prêtres et aux séminaristes dans la cathédrale de Fulda, 17 novembre 1980).

Le prêtre doit toujours être une porte ouverte à tous, il doit savoir écouter, accueillir chaque personne de tout son cœur, consacrant le temps nécessaire à chacun, aimant et recevant chacun comme le Christ lui-même. Il ne donne pas seulement son temps, mais sa vie même, sans aucune limite. On pourrait dire que sa vie est d'être un martyre du service envers le prochain. Une seule âme mérite tout l'effort d'un prêtre. Le monde a besoin du Christ. Nous en avons tous besoin parce qu'il n'y a que lui qui donne sens à notre vie, à nos efforts quotidiens, à nos joies et à nos luttes. C'est pourquoi Dieu veut des prêtres saints qui nous aident à rencontrer le Christ. Le Pape a déclaré cette année sacerdotale pour soutenir cette tendance du prêtre à la perfection spirituelle dont dépend surtout l'efficacité du ministère » (Discours aux membres de la Congrégation pour le Clergé, 16 mars 2009). Résonnent ici de nouveau, les paroles du Christ invitant ses apôtres à demeurer dans son amour, unis à la vigne, et à garder ses commandements pour donner du fruit en abondance (cf Jn 15, 1-10). Ce n'est qu'ainsi que le prêtre peut incarner en sa vie, l'image du Bon Pasteur, doux et humble dont le joug est facile à porter et la charge, légère (cf Mt 11, 29, 30). Ce n'est qu'ainsi qu'on peut obtenir le salut des âmes pour seule récompense, sans rien attendre en retour, reflétant, dans la vie personnelle, les fruits de la présence de l'Esprit Saint qui définissent le chrétien : « amour, joie, paix, patience, affabilité, bonté, fidélité, mansuétude, maîtrise de soi » (cf Ga 5, 22-23). Repasser ce texte, en examen de conscience, donne au chrétien les normes pour avancer sur le bon chemin. Ce sont les signes évidents de la présence de l'Esprit Saint dans notre cœur. Ce ne sont pas des dons pour notre profit personnel mais à partager de façon désintéressée avec nos frères les hommes, sans nous lasser de faire le bien.

Peut-être pourrions-nous penser que c'est là un appel exclusivement adressé aux prêtres mais, sans nul doute, c'est une occasion pour tous les chrétiens pour que nous puissions prendre conscience de cette réalité et cherchions à voir comment faire pour qu'il y ait davantage de prêtres et que ces prêtres soient de plus en plus saints. Pour nous, en tant que membres du Regnum Christi, cette initiative du Saint Père est comme le désir du Christ lui-même. Le Mouvement Regnum Christi est au service de l'Eglise et de ses pasteurs, et, à partir de l'Eglise, au service des hommes » (Manuel du membre du Regnum Christi, 11). Compter sur des prêtres saints c'est, sans aucun doute, un des plus urgents besoin de notre chère Eglise. C'est la raison pour laquelle je voudrais, moi aussi, vous proposer différents moyens auxquels je crois que nous pourrions tous nous unir au cours de cette année sacerdotale, soit individuellement, soit en famille, en paroisse ou aux centres et œuvres du Regnum Christi.

En premier lieu et de façon très spéciale, je veux inviter les jeunes du Regnum Christi à organiser, une fois par mois, une Heure Eucharistique avec adoration du Saint Sacrement pour prier le Seigneur pour les prêtres et pour les vocations. Que ce soit des moments de prière intime, de réparation pour les fautes et les péchés commis, de demande de pardon et de miséricorde comme, chaque matin, au commencement de la célébration de la Sainte Messe. Etant donné l'aide apportée quand on est unis par la prière, ce serait très bien si vous pouviez participer à cette activité en famille et aussi, y inviter amis et connaissances. Là où ce sera possible, vous pouvez le faire en paroisse de façon à ce que d'autres fidèles puissent aussi participer à cette grâce et que nous puissions en même temps, appuyer le travail de nos curés. Dieu veut que nous parvenions à établir cela comme une tradition qui, indubitablement, nous aidera à vivre plus près du Seigneur et obtiendra un grand nombre de bénédictions pour toute l'Eglise.

Cette année sacerdotale sera aussi une occasion magnifique pour présenter l'attrait de la vocation sacerdotale et permettre, chez les jeunes, l'ouverture à un éventuel appel de Dieu. Nous savons que ce n'est pas une responsabilité exclusive des évêques et des prêtres mais que les laïcs aussi peuvent et doivent être des instruments efficaces pour qu'une âme entende la voix de Dieu qui l'invite à le suivre. En fait, ceci est déjà une réalité dans l'Eglise et dans le Regnum Christi et, déjà, un grand nombre d'entre vous participe aux Cercles d'Action Vocationnelle ou au Programme d'adoration pour les vocations. Un autre exemple est celui qu'offre le travail des Evangélisateurs à Temps Complet grâce auquel, chaque année, Dieu bénit certains séminaires diocésains de quelques dizaines de vocations. Parmi les jeunes du Mouvement, beaucoup ont participé aux activités de discernement vocationnel et cherchent, avec l'aide de leur directeur spirituel, quelle est la volonté de Dieu sur leur vie. Je suis certain que les initiatives pour susciter un plus grand nombre de vocations pourront se multiplier davantage encore pendant cette année sacerdotale. Le Pape a intitulé son message pour la Journée Mondiale de prières pour les Vocations célébrée le 4e dimanche de Pâques : « La confiance en l'initiative de Dieu et la réponse humaine ». C'est un titre dont les paroles nous remplissent d'espérance.

Je voudrais maintenant, centrer notre attention sur ce que nous pouvons faire pour ceux qui sont déjà prêtres. Le membre du Regnum Christi doit se distinguer en se faisant appui et soutien de tout prêtre rencontré sur son chemin, soit son curé, soit un prêtre ami de la famille, un prêtre légionnaire ou de toute autre Congrégation religieuse ou association ecclésiastique, un prêtre qui a besoin d'être aidé et qui souhaite nous sentir plus proches et éprouver notre bonté. La raison la plus fondamentale pour le faire en est que tout prêtre est « autre Christ » puisque par l'imposition des mains, son être a été profondément identifié à lui et qu'il a le pouvoir d'agir non pas au nom du Christ, mais in persona Christi. C'est le Christ même qui agit à travers lui. Ainsi, quand nous servons un prêtre, c'est le Christ lui-même que nous servons.

1. Prière et sacrifice pour la sanctification des prêtres

En plus de l'initiative déjà proposée, nous pouvons tous intensifier notre prière et notre sacrifice pour la fidélité et la sainteté de tous les prêtres : nous savons que Dieu entend les supplications que nous lui adressons avec foi. Parmi toutes nos intentions, celle qui touche si essentiellement notre vie chrétienne, ne peut manquer. Cet acte, imperceptible en apparence, est pour nous, prêtres, source de force et d'innombrables grâces de Dieu. La Congrégation vaticane pour le Clergé donne une grande importance au développement de cet authentique apostolat de la prière en instituant « l'adoption spirituelle » : une personne s'engage à prier pour un prêtre donné. C'est quelque chose que les religieuses ont l'habitude de faire et leurs prières nous aident beaucoup, mais les laïcs peuvent aussi s'unir à cette façon de soutenir les prêtres. De même, je vous invite à vous renseigner sur les indulgences que le Saint Père a liées à cette année sacerdotale par le décret de la Pénitencerie Apostolique : ce sont des occasions spéciales pour obtenir des grâces de Dieu .

En toutes ces prières, nous devons demander, avant tout, que, nous les prêtres, nous soyons hommes de prière, parce qu'un prêtre est ce qu'est sa prière. C'est dans la prière que le prêtre se forme et se définit. C'est pourquoi nous devons chercher à être le plus longtemps possible devant le Tabernacle. La célébration eucharistique doit être le centre de notre journée, ce qui marque notre vie. Tenir le Christ dans nos mains et le recevoir dans nos cœurs, représente le don le plus grand qui puisse nous être accordé. C'est pourquoi nous sommes remplis de joie lorsque nous pouvons consacrer un moment dans le silence et le calme, à l'action de grâce après la communion, après avoir distribué à nos frères l'aliment du salut, le trésor de notre vie.

Me souvenant des lettres aux Prêtres, de Jean Paul II, je me rappelle très bien combien il nous mettait en garde contre le danger de l'esprit du monde et de la sécularisation. Le Pape écrivait : « C'est la prière qui définit le style essentiel du sacerdoce ; sans elle, ce style se déforme. La prière nous aide à retrouver toujours la lumière qui nous a conduits dès le commencement de notre vie sacerdotale, et qui nous conduit continuellement, même si parfois elle semble se perdre dans l'obscurité. La prière nous permet de nous convertir sans cesse, de demeurer toujours tendus vers Dieu, ce qui est indispensable si nous voulons conduire les autres vers Lui. La prière nous aide à croire, à espérer et à aimer, même quand notre faiblesse humaine y fait obstacle » (Lettre aux prêtres, jeudi Saint 1979, n° 10).

2. Charité

La charité est le signe distinctif du chrétien et la vertu fondamentale dans l'Esprit du Regnum Christi. Le prêtre doit être l'homme qui aime et qui passe en faisant le bien ; celui qui comprend et qui va à la rencontre de son frère tombé, malade ou seul ; celui qui se réjouit de voir ses frères grandir alors que lui diminue (cf. Jn 3, 30). Le prêtre aime aussi en offrant réparation au Cœur du Christ pour ses propres péchés et ceux de tous les hommes. Il est instrument de pardon par l'intermédiaire du sacrement de la confession au cours duquel les âmes rencontrent le Christ, mais, en même temps, il se sait un homme fragile qui a besoin de la miséricorde de Dieu. Combien n'éprouvons-nous pas le besoin de demander pardon pour les péchés, ceux des fidèles et ceux de chacun d'entre nous, les prêtres ! Nous avons reçu tant d'amour de Dieu que nos péchés nous font encore plus souffrir quand nous n'avons pas été à la hauteur, quand nous avons pu ternir l'image du Christ ou lorsque nous n'avons pas vécu conformément à notre condition sacerdotale. C'est pourquoi, chaque soir, nous terminons la journée en récitant le Miserere « Pitié pour nous, Seigneur, car nous avons péché » (Ps 50). La façon de réparer est de donner notre vie pour Dieu et pour les hommes, nos frères, sans nous lasser de faire le bien. Le prêtre lutte de tout son cœur pour connaître et faire l'expérience de la miséricorde de Dieu et pouvoir, ensuite, la transmettre à ses frères dans le sacrement de la Réconciliation et le ministère sacerdotal, cherchant toujours à être le miroir de la bonté de Dieu. Il sait lui-même que cela n'est pas le fruit de son effort personnel, mais que c'est un don reçu de l'amour infini de Dieu. La couronne du prêtre sera de se présenter à la fin de sa vie ayant été un instrument fidèle pour conduire beaucoup d'âmes au ciel. C'est pourquoi le prêtre est « l'âme » des bonnes œuvres de ses frères. Sa joie fait ressortir davantage la beauté de notre foi chrétienne et de notre consécration à Jésus.

Dans un monde très souvent agressif, la charité et la biendisance sont un véritable défi pour nous. Nous sommes appelés, très spécialement, à défendre, avec objectivité, la bonne renommée des prêtres, à susciter une juste estime de leur personne et à faire l'éloge de leurs vertus. Comme le disait récemment le Cardinal Claudio Hummes au cours d'une entrevue, il s'agit de faire parvenir aux prêtres le message de l'amour de l'Eglise pour eux, qu'elle les respecte, les admire et qu'elle est fière d'eux » (Zenit, 3 juin 2009 ).

3. Délicatesse, gratitude et amitié

Le prêtre, comme le rappelait Benoît XVI, lors du dernier Jeudi Saint, appartient exclusivement à Dieu. Son cœur est mis en Dieu et, pour Lui, ouvert à tous les hommes. Il se donne à eux et peut aussi en attendre une sincère amitié. Nombreux sont les détails qui nous permettent de démontrer notre amitié et notre estime envers les prêtres, en particulier ceux qui vivent seuls ou dans des situations difficiles. Il est vrai que le prêtre trouve une famille authentique auprès de son évêque et ses frères les prêtres, ou auprès de ses supérieurs et de ses frères dans le cas des religieux, mais on peut aussi désirer qu'il fasse l'expérience de la délicatesse amicale et de l'accueil de la part des fidèles que Dieu met sur son chemin.

De son côté, le prêtre est, par définition, l'homme de la gratitude. Il se sait bénit de Dieu. Il reconnaît en tout sa main amoureuse et, donc, il remercie de tout et il inspire confiance et communique la confiance en tout. Comment être prêtre sans être instrument de paix ? Le prêtre sait non seulement remercier mais il est prêt, aussi, à s'humilier pour le bien des autres et à être le premier à reconnaître ses propres fautes, sachant qu'il n'est qu'un instrument. Sa mission est d'être un pont vers Dieu ou, pourrions nous même dire, à être un tapis sur lequel les hommes passent pour arriver au ciel. C'est pourquoi le prêtre cherche à développer également ces facettes si humaines qui aident à approcher les âmes de l'amour du Christ : un comportement respectueux, plein de bonté et de détails de courtoisie, caractérisé par une authentique amabilité, à l'exemple de son Maître.

4. Disponibilité, initiative et obéissance.

Un moyen très concret de vivre cette année sacerdotale est de nous mettre à la disposition des prêtres – de notre curé, par exemple – pour l'aider en tout ce dont il a besoin et qui est à notre portée. La première manifestation de disponibilité sera d'accueillir ses orientations avec docilité et de nous associer avec courage, aux initiatives de la paroisse et du diocèse. Et même, nous ne devons pas attendre qu'ils nous demandent de l'aide mais plutôt soutenir l'esprit d'initiative, savoir nous avancer, nous offrant pour collaborer d'une façon ou d'une autre, aux activités spirituelles, pastorales ou matérielles de la paroisse ou des fidèles.

5. Mettre le Mouvement Regnum Christi au service des prêtres.

En mettant nos personnes à la disposition des prêtres, nous pouvons leur offrir aussi le charisme que Dieu nous a accordé. Dieu nous a fait ce don non seulement pour notre profit personnel, mais aussi pour servir l'Eglise et tous les hommes. Notre spiritualité, notre méthodologie, les sources de formation, les apostolats, doivent contribuer au bien de l'Eglise et offrir un appui inconditionnel aux prêtres. Nous voulons le partager avec simplicité, comme un don reçu que nous voulons mettre au service de nos frères.

J'espère que ces suggestions pourront vous aider et que, tout en restant en communication avec vos directeurs de section, vous les appliquerez de la meilleure façon pour accomplir le meilleur bien possible en chaque situation concrète. Dans certains pays déjà, nous comptons des centres sacerdotaux qui réalisent un grand bien en ce sens. Vous pouvez vous adresser à eux pour obtenir de l'aide et partager leurs initiatives. Vivons cette époque de notre vie au sein de la Congrégation et du Mouvement comme une année de prière fervente, d'humilité, de pénitence et de charité.

Avant de terminer, je vous remercie une fois encore de votre témoignage et de tout ce que vous faites pour le Christ et pour l'Eglise. Que Marie vous obtienne de nombreuses bénédictions et nous accorde la grâce de mieux connaître et d'aimer son Fils de plus en plus. Je termine en vous assurant de mon souvenir dans mes prières. Affectueusement vôtre en Jésus-Christ.

Alvaro Corcuera, L.C.


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