Magazine Journal intime

Mon ex était ch'ti et handi! Ma première histoire d'amour en tant que SEPienne handicapée...

Publié le 16 août 2009 par Handiady

...et incontinente totale. Voilà, le contexte épique est planté!

A présent, je vais vous narrer ma 1ère expérience de couple depuis le début de ma maladie. Ma féminité retrouvée... Des projets fous... L'espoir qui renaît, la force aussi... On défie la maladie, le destin... Par amour.

(PREMIERE PARTIE)

Il y a environ  7 ou 8 ans, je débutais sur internet. Pour me familiariser, je recherchais un site pour discuter avec d'autres handicapés. Je tombe d'abord sur un groupe MSN d'amitié entre valides et invalides. (ce genre de groupes n'existent plus!) Je m'y connecte après m'être créé un compte, entre dans la "salle" après avoir sollicité l'autorisation de participer. J'y serai assez longtemps, membre régulier et actif, après le boulot. Des amitiés virtuelles se nouent, je suis toujours en contact avec certaines. Notamment un pote en fauteuil, une pote non-voyante, un pote opéré du cerveau qui bossait dans un laboratoire de médocs... C'est là également que je rencontre un maître qi-gong valide qui nous explique les bienfaits de sa discipline pour les handis. (je l'ai rappelé hier, il va me concocter un texte  de son cru pour le blog pour expliquer, mieux que je l'ai fait il y a quelques jours, ce qu'est cet art chinois ancestral!)

Un jour, arrive en salle de tchat un handi qui a énormément de mal à écrire, dysorthographie aggravée, mais dont la pensée et le raisonnement, eux, sont très intéressants. Il se faisait jeter de partout, son orthographe catastrophique faisant croire à un enfant de 6 ans! Moi, prof qui ai tout vu/lu, je suis à son écoute. On parle en message privé. On sympathise. Je briefe son profil: mignon, des hobbys communs, célibataire (!) mais... de 8 ans plus jeune... Arf!

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On ajoute messenger et l'option webcam, plus simple de dialoguer sans taper pour moi! On fait connaissance en se retrouvant tous les soirs devant le PC. J'apprends qu'il est paraplégique complet suite à une myélite dans la petite enfance. Il a été scolarisé en milieu handi, puis ordinaire, mais on ne l'a jamais encouragé à se dépasser, à faire des études. Il fait partie d'une équipe handisport de basket dans le Nord (eh oui, un ch'ti!) , mais a lâché depuis peu. Moi, j'étais en contact avec les basketteurs handisport de ma ville. On compare nos villes, l'accessibilité, les perspectives pour handis, et il apparaît très vite que chez moi, c'est mieux. Lui ne sort que peu. Au fil du temps, l'amitié devient confidence familière, pas compliqué puisqu'on vit des galères comparables! On aborde le sujet du célibat, de la solitude, de la détresse morale, du quotidien avec ou sans taf, du logement adapté, mais aussi très concrètement des troubles de la continence urinaire et fécale... De là, il n'y a qu'un minuscule pas à franchir pour parler de sexualité, pas taboue pour moi qui avais côtoyé en rééduc des potes handis aux soucis de tuyauterie variés qui se confiaient à moi, voire me draguaient! Chez lui, à part parfois une difficulté à éjaculer (pas un terme "adultes",mais d'anatomie médicale, hein!), tout fonctionne très bien (ce que je devais d'ailleurs constater par la suite...). Il s'auto-sondait mais exonérait les selles de façon normale.Moi, j'étais moins incontinente qu'à présent, je portais des anaform le jour, presque sans fuites du tout, même au bout d'une journée de 15h, changes complets la nuit où, avec la position horizontale et le sommeil, je "me vidais". Sur le plan fécal, exonération le soir ou le matin au gant: curage de l'ampoule rectale.

Sur le plan génital, j'étais insensible (à partir de 1 cm au-dessus du "point stratégique du plaisir féminin (pfff!), mais j'avais bien entendu continué à éprouver par moments un fort désir, libido intacte, lubrification aussi (chez beaucoup de SEPiennes, c'est souvent un problème: sécheresse vaginale), et ma dernière trouvaille heureuse, un sex toy très souple, m'avait permis de renouer avec un plaisir autre que cérébral et de connaître un orgasme vaginal profond, une première pour moi alors. Intense, fort, moins aigu, il palliait agréablement mon "autre déficience".

Mais même celle-ci allait connaître de nouveaux émois totalement imprévus...

Il faut savoir que le c......s (je ruse avec la censure) a une partie visible, émergée lol, mais qu'il se prolonge à l'intérieur du corps, et j'avais fort heureusement gardé cette sensibilité profonde à cet endroit. Or, ignorant alors ce détail capital, je ne cherchais pas à stimuler en appuyant en profondeur...

Avec F., on se confie totalement, on partage désormais joies et peines, et on s'amourache. La vie est courte, galère, on n'hésite pas trop longtemps (quelques mois) avant d'oser parler de visite avec option sur une vie commune si entente... (suite demain!)

*Réédition du 20 mars 2008*


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