Magazine Journal intime

Pas de cèpes mais des aoûtats

Publié le 08 octobre 2007 par Fanette

Le sol est chaud l'écorce des chênes tiède, les lichens se détachent juste à les effleurer, la terre sèche encore en ces bas fonds, la nature tarde à s'endormir en ce début d'automne qui a commencé bien trop tôt, faute de n'avoir une terre humide, les mousses verdies jaunissent de jour en jour et sèchent, point de champignons à l'horizon, l'hiver tardera cette année.

Le jardin paternel fait du zèle et produit en trop grand nombre des tomates que le soleil n'aura pas le temps d'arroser, l'eau se fait rare près des fontaines, la pluie se fait attendre, la terre ouvre ses lèvres assoiffées de larmes célestes, les haricots verts s'étirent jusqu'au sol, les fraises et les framboises font la nique au temps et rivalisent de jalousies : point de saison, où en sommes nous ?

Les feuilles de choux rongées font le régal de chenilles survivantes, les pommiers croulent sous le poids de leurs fruits bien trop acides encor, les larges feuilles des chataigners cirées tombent de fatigue et les quelques rares bogues jonchent déjà le sol appauvri des bois.
Trop tard pour profiter de ces fruits, les écureuils sont déjà passé par là, glands et chataignes ont fait le bonheur de certains.Qu'il en soit ainsi, que leur restera t-il une fois que le froid fondra vertigineusement ?

Les traces de sabots de quelques courageux sangliers aux abords de la propriété trahissent l'appauvrissement du sol, les feuilles  commencent à tomber et s'empilent sans vraiment cacher les rares pousses que biches et faon vont se partager avant l'hiver.

Il n' y a point de saison : est ce un automne jeunet qui se profile timidement ou un été qui s'allonge, il fait bien trop chaud, pas assez humide, une semaine de pluie continue et lourde changerait la donne, je n' y crois pas dans un premier temps,  cette pluie fine qui s'abat aujourd'hui, permettra juste à la terre de respirer et non de s'abreuver, les feuilles ne s'époussièreront pas avec, juste se colleront elles entre elles, histoire de couvrir le sol et provoquer le réchauffement humide que la terre attend pour faire jaillir de ses seins le fruit d'une entraille, une girolle ou un cèpe près des chataigniers et des chênes centenaires.Encore faut il que cette pluie tombe.

Espérons que d'ici Toussaint ce sera le cas : faute de girolles, j'ai récolté des aoûtats, saleté de bestioles qui ont pris le creux du poplité pour nid je fais ma BA de la semaine, jélève et couve des aoutats : vivement la fin !


Retour à La Une de Logo Paperblog