Première escale à Katakolon, petite station touristique, son port, sa gare...de la neige sur les sommets. A quai, le bateau immense léché par les flots, barre l'horizon.
Premier aperçu de la langue grecque, sur le panneau de la gare, sur les bateaux des pécheurs. J'ai vraiment l'impression de débarquer sur une terre inconnue, bien plus perdue que je ne le suis habituellement en Afrique du Nord..Une partie des voyageurs sont allés faire des excursions en autocars du côté d'Olympie, nous avons promené dans cette petite cité et effectué quelques achats, de l'Ouzo et des cigares. Je n'ai jamais vu de toute ma vie une si importante concentration de bijouteries, joailleries! Des clémentiniers chargés de fruits sont plantés le long des rues et des routes. Il y a aussi des citronniers, orangers et cédratiers... nous retrouvons la même végétation qu'en Corse et à peu près la même ambiance qu'en Tunisie avec les boutiquiers qui nous attirent dans leurs échoppes...Là un galeriste particulièrement collant (style beau brun ténébreux, homme à femmes) qui veut absolument nous faire visiter son magasin contenant des répliques d'oeuvres antiques...et mon mari qui souhaite avoir la paix, et qui m'y pousse!!! C'est sans compter avec mon caractère, devant le boutiquier, je dis non, non et non!!! D'ailleurs cette Victoire de Samothrace en résine, mesurant à peu près un mètre m'indiffère totalement .Lorsqu'on admire l'original au Louvre, on se détourne à jamais des copies.
Première rencontre avec les chats errants grecs, nourris par la population et que je soupçonne d'être polyglottes...
Seconde escale. Cette fois c'est Athènes nous accostons dans le port du Pirée...Je débarque en fredonnant presque la mélodie liée au film de Jules Dassin "Jamais le dimanche". A l'entrée du port, il y a un square Mélina Mercouri, matérialisé par un peu de pelouse, quelques buissons et des pierres provenant certainement de ruines antiques. Comme à Rome, on en trouve à tous les coins de rues. J'aime l'effervescence de ce port immense et cette ambiance maritime, même si la ville est moderne, industrielle et sans charme. Notre première visite sera pour une église orthodoxe. Elles sont toujours très richement décorées (beaucoup de tableaux en argent enchâssés dans des vitres qui protègent des offrandes, colliers de perles, bijoux en or, pierres précieuses).
Le bateau va rester à quai toute la journée. Le matin en quittant le port nous avons été assaillis par les chauffeurs de taxi que les policiers chassaient sans trop de ménagement. A l'intérieur du terminal, il était indiqué que la course pour se rendre au centre d'Athènes coûtait 10€....
Sortie du port, aucun plan de la ville aucune indication en anglais ou autre langue, tout en grec!!! Eh bien, croyez moi ça n'est pas évident. Nous avions l'impression d'être sur une autre planète.
Nous avons marché toute la matinée, nous nous sommes perdus...Nous avons voulu monter dans un autobus à nos risques et périls puisque nous ne connaissions pas son itinéraire...mais impossible pas de vente de tickets par le conducteur...et comme nous ne savions pas où les acheter, nous avons continué notre périple à pieds.
Au passage, je vous signale qu'il ne faisait pas chaud du tout et que le ciel était plombé, mélange sans doute de mauvais temps et de pollution! Nous sommes arrivés sur un très grand marché, admirant la fraîcheur des produits. Les fruits et légumes sont d'une grande qualité, et comme les prix sont en euros nous constatons que tout est très abordable.
Nous ne trouvons pas de restaurant sympathique dans ce quartier, alors nous retournons déjeuner à bord.
Cet intermède gastronomique nous fait du bien, mais naturellement nous aurions préféré goûter des spécialités locales, dans un restaurant typique, pas un "attrape-touristes"...En début d'après-midi, nous quittons le navire et décidons une percée en direction du vieil Athènes, nous avions rencontré sur le bateau notre correspondante francophone qui nous avait conseillé le quartier de Plaka...C'est là que nous cherchions à nous rendre depuis le matin...A Athènes, il y a un métro...mais où le prendre, sans plan...et puis là encore où nous rendre? Avec l'alphabet grec, une chance sur deux de partir dans la mauvaise direction!
A la sortie du terminal, nous nous heurtons une nouvelle fois au groupe important de chauffeurs de taxi mafieux. J'avais discuté une fois avec une personne qui se plaignait de ce que les Tunisiens étaient assez collants avec les touristes, mais qui m'avait certifié que les Grecs étaient encore bien pires...Cette conversation me revient en mémoire...Mon mari est décidé à visiter Plaka, les chauffeurs nous harcèlent , ne nous lâchent plus...mais aucun ne veut nous conduire au Centre d'Athènes, ils nous proposent tous un circuit...et plus nous progressons vers la sortie du port, plus les prix augmentent. Je commence à être agacée, mon mari entame une discussion avec un chauffeur que nous avions déjà croisé le matin et qui ne me dit rien qui vaille...Il m'horripile même celui-ci! et mon mari qui discute pour rien m'énerve aussi...Je me mets en colère et reviens sur mes pas en annonçant à l'un et à l'autre, que je renonce à Athènes et que je retourne sur le navire!
Je m'assieds dans le terminal. Je déteste ces discussions stériles! Je me plonge immédiatement dans une lecture, un livre au fond de mon sac est toujours mon meilleur ami... Mon mari vient me récupérer, un peu gêné, étonné, petit sourire aux lèvres. Il me fait remarquer, que jamais je n'ai fait une telle scène..Oui, c'est vrai, je pense être une compagne de voyage assez agréable...et jamais je ne m'étais comportée ainsi...mais ce chauffeur c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase!
Il nous retrouve à la sortie, nous re-propose ses services. Je dis NON! et lui annonce que nous nous rendrons à pieds à Plaka...Il nous souhaite d'un ton ironique un bon voyage. Je lui crie MERCI! Il fait vraiment frisquet, mais j'ai chaud!
Plus loin un autre chauffeur...mon mari discute encore avec lui, je me tais, je ronge mon frein, mais je sais que j'ai mon visage des mauvais jours et que mes yeux sont à l'orage...Je les laisse s'expliquer tous les deux...20€ la course pour aller au Centre, alors que le tarif est affiché moitié prix dans le terminal...Ils s'entendent tous, c'est une mafia, et c'est la raison pour laquelle ils sont chassés par la police...A peine installés à l'arrière de la voiture, le chauffeur nous demande avec insistance pourquoi nous voulons nous rendre à Plaka, ce que nous voulons y faire...et veut nous proposer un circuit touristique...La barbe!!! Nous ne sommes pas intéressés par ce service, parce que nous aimons être indépendants et aussi parce que nous comptons revenir en Grèce en voyage organisé (du type de celui qui nous avait fait découvrir les villes impériales au Maroc).
Nous arrivons à destination, nous avons du parcourir 8km...20€ pour une telle distance, ça n'est pas donné quand même...et sur la placette où le chauffeur nous dépose, nous voyons d'autres taxis en stationnement...Le roublard qui m'avait bien énervée, nous avait affirmé qu'à Plaka nous ne trouverions jamais aucun taxi pour nous raccompagner au port, que c'était un désert, etc...Notre chauffeur veut revenir nous prendre au même endroit, à une heure convenue...mon mari lui règle sa course (aller).
Il nous attend encore...car à Plaka nous avons trouvé une station de métro, dont la ligne nous conduisait directement au Pirée, pour 1€ par personne!!! La seule crainte de mon mari, que le taxi-man revienne nous attendre au terminal pour régler des comptes...nous ne l'avons pas croisé, nous sommes entiers...
Nous pouvons enfin visiter Plaka, plus vieux quartier d'Athènes avec des allures de village, dominé par l'Acropole...dommage le temps est de plus en plus gris, et il fait froid. Mais la promenade est très agréable et nous fait oublier les difficultés et contrariétés rencontrées pendant la journée. Nous regagnons le bord satisfaits. C'est sous la pluie que le paquebot, en début de soirée, quitte la Grèce...