Là-haut, sur la montagne

Publié le 20 août 2009 par Angie21

Je suis une chieuse, ce n'est un secret pour personne. D'ailleurs, je cultive cette activité à temps plein depuis des décennies. Un job qui me prend 100 % de mon temps.
Lorsque l'évocation d'une marche à la montagne a été suggérée par ma témoin de mariage, j'ai du me rendre à l'évidence. Cette fois, il fallait que j'use d'arguments autrement plus convaincants que des plaintes puériles accompagnées de tapage de pieds telle la petite fille à la caisse à qui l'on refuse l'achat d'un sachet de fraises Tagada.
Alors j'ai contre-argumenté avec brio et stratégie. C'était sans compter sur la tenacité et l'obstination de mon interlocutrice. Edelweiss elle voulait voir, Edelweiss elle allait voir.


D'aucuns diront que marcher à la montagne c'est tonifiant, vivifiant, exaltant, stimulant. Mouais. Sauf que demander à une citadine pure et dure d'aller faire des kilomètres sans qu'aucune paire de chaussures, ni même la plus petite babiole ne vienne couronner cet exploit, c'est comme entrer chez Ladurée uniquement pour demander son chemin et ne pas en profiter pour acheter un ou deux macarons, une bougie tout au plus.
C'est donc armée d'un marcel et d'un sarouel noirs, y a pas de raison de ne pas rester hype même au fin fond de l'Alpe hélvétique et résignée, que j'ai marché. Beaucoup marché. Et pas vu un seul Edelweiss à la ronde.
A chaque arrêt, entre des soupirs de fatigue et des râles de mécontentement, j'avais droit à "Angie, ça va ?". J'ai bien sûr ravalé ma fierté et avec le sourire pépsodent, répondu d'une voix haut perchée "Oui ça va". Même si je n'en pensais pas moins.
Après un copieux pique-nique tout là-haut à l'Alpage, une baignade par 8 degrés dans la marre mais sans les canards, enfin moi je n'ai fait que regarder, je n'allais pas non plus trop me dérider et montrer que je passais un agréable moment, j'ai un standing à tenir malgré tout, je suis descendue comme j'étais montée.
Une douche et des débuts de courbatures dans les mollets et les fesses plus tard, j'étais assise au restaurant devant une assiette débordante de macaronis du chalet, suivis d'une tarte aux myrtilles et chocolat, le tout arrosé copieusement par de Petite Arvine.
A la fin du dîner, avinée et de guerre lasse, j'avais trouvé quand même une raison de râler, une réputation à entretenir c'est du boulot de tous les instants, parce que j'avais trouvé que je n'avais pas eu assez de macaronis dans mon assiette.