Un chauffeur de taxi de la Vieille Capitale aura à débourser $20 000 pour avoir éjecté un client éméché qui venait de l'invectiver à quelques reprises. Pour avoir pété sa coche suite à son deuxième avertissement, le chauffeur en question aurait expulsé le client indésirable de son véhicule en le projetant au sol brutalement. Le client s'est blessé sérieusement en chutant et a dû subir de multiples chirurgies. Il aurait aussi été plusieurs mois sans pouvoir travailler.
Selon le journaliste Éric Thibault du Journal de Québec, Gaétan Descarreaux aurait été jugé coupable au criminel pour le même geste. En effet, il avait été trouvé coupable de voies de fait et devra purger les cinq prochain mois dans la collectivité. Payant pour un chauffeur de taxi borné, non ?
S'il avait demandé l'assistance des policiers de Québec, il ne serait pas dans cette situation aujourd'hui. Dommage à dire et même si je vis des situations similaires à la sienne au quotidien, je ne partage pas nécessairement ce qu'il a fait. Lui ou un autre. Sauf avis contraire, un chauffeur de taxi est tenu de ramener son client à destination. Il ne peut le débarquer ou l'expulser de son taxi n'importe où, sauf si sa vie est menacée.
Dans mon cas (voir mon histoire ci-dessous), j'étais à Longueuil et sur une artère de Longueuil très achalandée et bien éclairée. Et ils ont collaboré. Disons que je les avais sommé de sortir et s'ils refusaient que j'allais aviser la police. Voici mon histoire. Je m'en souvient encore comme si c'était hier.
Il m'est déjà arrivé de sortir un couple qui se chicanait (je dirais qui gueulait) à l'arrière du taxi. Je travaillais à Longueuil à ce moment-là. Je venais de quitter un bar du Chemin Chambly en compagnie d'un couple (en état d'ébriété plus ou moins avancé) et je me dirigeais dans un motel miteux de l'arrondissement de Saint-Hubert. À mi-chemin, le ton monte entre ce couple dans la trentaine et le trajet devient terriblement gênant. Je ralenti brusquement et jusqu'à immobiliser mon véhicule contre le trottoir.
- Pourquoi on s'arrête ?
- Si vous cessez de crier, on pourra repartir.
- On vous paye, alors on a bien le droit de s'engueuler, non ?
- Pardon, mais vous me payez pour vous amener du point A au point B. Je ne suis pas payé pour endurer des conflits et surtout pas pour me faire crier dans les oreilles !
- Et si on continue ? Je sentais que cette femme voulait me tester. Elle voulait voir jusqu'où irait ma détermination dans cette malheureuse histoire.
Le gars à sa gauche ne disait pas un mot. C'était la femme qui portait la culotte dans le taxi. Mais elle venait de trouver un os : j'allais les débarquer drette là. Je me foutais des conséquences, je me foutais du compteur (un malheureux $5.00 avait été amassé) puisque je les foutais dehors.
- Vous débarquez ici. Maintenant.
- On est pas arrivé encore, me semble.
- Il me semble que vous deviez cesser de crier aussi, non ?
- ...
- Désolé, mais c'est trop tard. J'ai pas à endurer vos engueulades. Fait presque douze heures que je roule et j'ai pas besoin d'avoir une augmentation de décibels dans ma voiture.
- J'ai pas à vous payer vu que vous nous expulsez du taxi.
- Je ne veux pas de votre argent. Ensuite, je ne vous expulse pas. Je vous met dehors gentiment. Si je devais vous expulser, je serais sorti vous ouvrir la porte et je vous aurais catapulté sur le trottoir...
- Ben là !
- Vous sortez ou je le fais moi-même ?
La portière s'est ouverte et les deux sont sortis sans ajouter quoi que ce soit. Ils ont claqué la porte en signe de protestation mais je m'y attendais. J'avais une voiture plus âgée que la mienne actuellement et parce que j'avais gagné mon point, la frustration de mes ex-passagers étaient maintenant chose du passé. J'ai fais demi-tour et je suis parti mettre de l'essence dans mon taxi. Ma nuit venait de se terminer...
Bonne nuit !