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Un antihypertenseur contre la SEP?

Publié le 22 août 2009 par Pat La Fourmi
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D'après une étude américaine effectuée sur des souris, le lisinopril, antihypertenseur inhibiteur de l'enzyme de conversion, pourrait bloquer voire inverser les effets paralysants de la sclérose en plaques. Des résultats prometteurs pour des centaines de milliers de malades, même si bien sûr il faut attendre les résultats d'études plus amples chez l'homme.

Le professeur américain Lawrence Steinmann, neurologue de l'université de Stanford, suggère dans une étude publiée le 17 août dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences qu'un antihypertenseur bon marché et sans effet secondaire, le lisinopril (commercialisé en France sous le nom de Zestril®), pourrait permettre de lever une paralysie déjà installée ou empêcher son développement en cas de sclérose en plaques.

C'est en tout cas ce qu'indique l'expérience effectuée par le Pr. Steinmann et son équipe sur des souris chez qui des lésions cérébrales semblables à celles de la sclérose en plaques ont été provoquées. Après administration de lisinopril, les souris paralysées ne l'ont plus été ! Quant aux souris valides, l'administration de ce médicament a empêché la survenue d'une paralysie due à la sclérose en plaques.

Cette maladie, qui touche 80 000 personnes en France, s'attaque au système nerveux par des processus immunitaires et inflammatoires. L'angiotensine II jouerait un rôle dans cette inflammation, tout comme elle augmente la pression artérielle. Le blocage par le lisinopril de l'enzyme de conversion, qui transforme l'angiotensine en angiotensine II, utile en cas d'hypertension artérielle, permettrait de stimuler fortement les cellules immunitaires protectrices des neurones et bloquerait les cellules responsables de l'inflammation, ce qui pourrait permettre de diminuer les lésions de la sclérose en plaques.

Ces résultats sont certes prometteurs, d'autant que le lisinopril coûte bien moins cher que les traitements de pointe actuels, mais doivent être confirmés chez l'homme (effets sur les cellules protectrices et inflammatoires) avant d'envisager une application thérapeutique. Ce devrait être le cas en 2010 lors d'essais cliniques contrôlés.

Sources : ScienceDaily.com, Université de Stanford, Quotidien du Médecin, 19 août 2009



Des sites pour aller plus loin
Un antihypertenseur bon marché pourrait traiter la sclérose en plaques, sur le site de l'université médicale de Stanford (en anglais)

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