J'ai laissé aller les poires aux guèpes, c'est une compagnie comme les autres les guèpes. Ça oeuvre sans se soucier de rien, vous les emmerdez pas, elles vous asticotent pas, chacun dans ses idées et le venin sera bien gardé. D'ailleurs dans les poires, les guèpes ont fait des trous si petits, si petits les trous que font les guèpes dans la peau des poires, que pour un peu que vous passiez par là, avec une envie de poire ... non, c'est con les envies de poire, ça ressemble à rien sans alambic, une envie de poire. C'est comme de dire : Tiens, je me ferais bien une entrecôte d'agneau ! En bouffant des nouilles au ketch up TM. Les guèpes elles, elles aiment aussi l'agneau. Leurs mandibules dibulent sans mandat, c'est pas mendiant les guèpes, ça prédate en se foutant de la date de péremption. Moi pendant ce temps j'écoutais la radio, noyé dans les vapeurs de la cuisson des nouilles. France Cul, une émission sur la chanson dans l'oeuvre de Nietzsche, avec une chanteuse à qui ça ne parlait pas du tout les histoires de surhomme. Elle le disait d'ailleurs : L'homme ferait bien d'être simple, je trouve.
Au moins elle avait trouvé ça. Et pis Nietzsche avait échoué, lui. Pendant ce temps là qu'elle chantait des chansons tristes où il était question d'un homme qui l'avait chassé comme une guèpe posée sur les poires, je regardais l'aiguillon fiché dans la peau de l'homme et le venin douloureux de l'amour qui ne se chasse pas d'un revers de main, s'instiller dans son rictus idiot. Tout ça dans la radio qui défend le cul en France, avouez, c'est fort! Et puis après j'ai égouté les nouilles, j'ai secoué le Ketch up et puis je me suis dit que je m'en foutais bien des poires. Il faisait nuit, les guèpes avaient toute la vie devant elles, et pas moi. Ce que c'est égo-excentrique un homme qui vient de se faire piquer par une mouche.