Aucune réponse, aucune réaction, elle ne veut décidément pas donner signe de vie.
Nous sommes allés réveiller le voisin en cette après midi caniculaire. Il a déjà eu affaire à des cas semblables une dizaine de fois. Le voisin te regarde, te tourne autour, tapote par ici, observe ta réaction par là. Nada ! Tu ne veux pas réagir.
« Boffff, tu m’as fait ton cinéma plusieurs fois, mais ça n’a jamais duré assez longtemps, du moins jamais assez longtemps pour que je m’énerve ». Mais là, j’ai dépassé le stade de la nervosité et je suis inquiète. Je veux pas te perdre maintenant, oserais je même dire ne me quitte pas, je serais l’ombre de ton ombre, l’ombre de ta main, je vire là...
A force de bras et de persévérance nous arrivons à te transporter jusqu’à l’expert le plus proche et dieu sait qu’il est difficile d’en trouver en été, un dimanche de mois d’Aout. Il t’observe avec son œil connaisseur et te force à émettre un son, il te sait consciente lui et il a surement un remède efficace pour te redonner ta vitalité.
L’examen continue une bonne période, comme solution il décide de te remplacer la partie source de tes maux. « On pourra facilement la changer, c’est une histoire d’une heure ou deux. Va te reposer et reviens après, tu la trouveras en pleine forme. » Disait-il.
A contre cœur je te quitte entre ces mains bienveillantes bien que rudes, je me demande souvent pourquoi il n’y a pas assez de mains féminines qui s’occuperaient de toi et tes confrères. C’est un domaine qui reste presque exclusivement masculin, pourtant j’imagine qu’un peu de douceur fera du bien à ton espèce, on vous traite souvent si brutalement, sans ménagements…
« Est ce qu’elle va réagir ? Réussirait-t-elle à m’étonner comme à chaque fois. ». "Ce n’est pas sa première fois et après chaque coup dur, elle me fait sentir qu’elle s’est carrément ressuscité". C’est en cherchant des excuses pareilles que j’ai essayé de dissimuler mes craintes jusqu’à ce que l’appel de l’expert vienne me demander de venir te chercher.
Son sourire aimable me fait comprendre que désormais tu vas bien. Il a corrigé le mal. La partie défectueuse à été remplacé. Je n’ai pas insisté pour savoir laquelle, je suis nulle aussi bien en mécanique qu’en identification des repères. Tout ce qui compte c’est que je puisse te manipuler sans te savoir souffrante.
Je tourne la clé, démarre et tu sors ce bruit grave, retentant, pleins de vitalité, polluant certes mais si agréable à mes oreilles en l’espace de ces quelques instants. Bon retour parmi nous Za9zou9a.