Ça vire à l’obsession ! Ai-je grossis ? Ai-je maigris ? Tu crois que ça va lui plaire ? Elle kiffera ma nouvelle chemise ? ou regarde ce boxer qui dépasse, c’est de la balle !
Ces scènes de toutes les couleurs, j’en ai eu ma dose aujourd’hui. Des ados qui piquent une crise avant de sortir parce qu’un bouton a pointé le nez, des filles désespérées, à la quête d’un petit ami potentiel et qui veulent ressembler à ces filles retouchées des magazines ; des pseudo-snobs, des pseudo-chics, des pseudo-femmes. Même les mecs, en qui j’avais trouvé des alliés autrefois, adhèrent à ce mouvement : « il sent bon mon nouveau parfum ? Regarde mes lunettes, j’en ferais tomber plus d’une avec ça. » Tous ces petits êtres récemment sortis de l’enfance et qui se baladent comme des paons, jouent de leurs corps comme joue la testostérone de leur égo. Les filles avec leurs cheveux bien coiffés, tirés à quatre épingles, se trémoussant sur le dernier tube de l’été, et les Mâles bombant le torse, avec les nouvelles paires de Ray*** ou Pol***.
Est-ce si important d’en faire des tonnes, rien que pour plaire à l’autre ?
Je serais hypocrite si je disais que les apparences m’importent peu. Y’a quelques années, j’étais pareil. Oui, j’ai grandi ! Je n’arrive pas à le croire, mais j’ai vraiment grandi. Je me surprends à regarder ces adolescents avec tendresse et compassion, comme si je leur disais : « moi aussi j’ai eu votre âge et je sais ce qui trotte dans vos petites têtes blondes. »
Si quelqu’un m’entendait parler ainsi aurait pensé que je suis une trentenaire aigrie, blasée par la vie, mais malheureusement pour vous, les filles, je suis encore au début de ma vingtaine, et on peut dire que la nature m’a gâté (un peu trop à certains endroits certes), mais je ne me plains de rien.
Moi aussi quand je passe devant un miroir, je me regarde, mais à la différence des autres, moi je m’habille pour moi-même, pour me plaire à moi. (Et ça me fait plaisir qu’on me complimente pour mon choix vestimentaire, mais ça s’arrête là). Les autres, quand ils se regardent dans un miroir, ils prennent des poses à la Marylin Monroe, font la moue, s’adressent la parole, etc. Moi, par contre, je suis adepte des grimaces et toute autre singerie. Cela a l’air ridicule, mais voilà, vous savez tous ce que je fais face à mon miroir !
Le miroir, l’autre, ça ne me fait pas peur à moi!
Spéciale dédicace à ceux qui se cherchent encore dans le regard des autres.