L'énigme de la résistance spontanée au VIH est élucidée

Publié le 11 avril 2007 par 509
L'énigme de la résistance spontanée au VIH est élucidée
Une équipe française a trouvé une explication à la capacité qu'a une petite partie des personnes porteuses du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) de contrôler spontanément cette infection. Dans un article publié lundi 9 avril 2007 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), des chercheurs de l'Institut Pasteur, de l'Inserm et de l'hôpital de Bicêtre (Assistance publique - Hôpitaux de Paris) indiquent que ces sujets possèdent des cellules du système immunitaire d'un genre particulier.
Les sujets que l'on appelle "contrôleurs du VIH" représentent moins de 1 % des séropositifs, mais ils ont attiré l'intérêt des chercheurs depuis le début de l'épidémie de sida. En effet, plus de dix ans après que leur séropositivité a été détectée et en l'absence de traitement, ils ne présentent pas de signes d'évolution vers le stade sida, comme cela est la règle, et n'ont quasiment aucune trace de multiplication du virus dans leur sang.
Une équipe placée sous l'égide de l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) a étudié certaines cellules immunitaires, les lymphocytes T, de onze de ces "contrôleurs du VIH", dont certains sont devenus séropositifs dès 1983. Si les lymphocytes de type CD4 de ces individus sont sensibles à l'infection par le VIH, comme c'est habituellement le cas, il n'en va pas de même pour leurs lymphocytes T de type CD8. Contrairement à ce qui se passe chez la plupart des personnes infectées par le VIH, les lymphocytes CD8 des "contrôleurs du VIH" sont préservés et demeurent fonctionnels. Les contrôleurs possèdent en abondance des CD8 spécifiques du VIH, qui expriment le marqueur d'activité immunitaire HLA-DR, mais pas celui baptisé CD38.
ELIMINATION DE LYMPHOCYTES
Cette population originale de CD8 possède une "extraordinaire capacité de faire disparaître l'infection par le VIH", même lorsqu'elle n'a pas préalablement été stimulée, précisent les auteurs. L'équipe française démontre que cet effet ne passe pas par la sécrétion de facteurs d'inhibition du VIH, mais par l'élimination des lymphocytes CD4, où le VIH pourrait proliférer, par les CD8. Cette capacité ne s'exerce malheureusement que sur les propres lymphocytes CD4 de l'individu, et non sur ceux d'une autre personne.
En identifiant les particularité s de ces lymphocytes CD8, les travaux de l'équipe française permettent d'espérer orienter les recherches sur les vaccins et la stimulation immunitaire, afin d'obtenir des cellules de même type.
Paul Benkimoun
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