Tiga, de regreter mémoire

Décès de Jean Claude Garoute

Le monde culturel est en deuil. Après un corps à corps avec la maladie et la mort depuis août dernier, Jean Claude Garoute (Tiga) est décédé ce matin, jeudi 15 décembre 2006. Tout au long de ce combat, Tiga n’a cessé de renouveler à ses proches son attachement au peuple et au pays d’Haïti.Avec patience et générosité, Tiga s’est attaché à faire sortir de terre le pouvoir créatif de ceux qui l’ont approché et même de toute une communauté paysanne, celle de Soissons la Montagne. Il a redonné confiance aux handicapés, aux malades mentaux, aux prisonniers de droit commun, en les ouvrant aux processus de création artistique. Au mois d’avril dernier, à l’occasion de la rétrospective de Louisiane Saint-Fleurant, Tiga m’écrivait : « Saint Soleil n’est pas un mouvement pictural, mais une proposition de réhabilitation paysanne ». Sur cette base, aidé de Maud Robart, il a introduit dans ce milieu une démarche neuve. Trente ans durant, il s’est attaché à stimuler la créativité d’une cinquantaine de cultivateurs, artisans, ouvriers de la construction. Des peintres et sculpteurs majeurs, Prosper, Levoy, Louisiane, Saint- Jean, Saint-Jacques… et quelques-uns de leurs enfants, Stivenson, Guetin, Ramfils, Magda, Zag… sont issus de son enseignement. Tiga laisse une empreinte très forte dans l’histoire de l’art haïtien. Mireille Pérodin Jérôme Les Ateliers Jérôme