On l'a vu rentrer de vacances, reprendre domicile. Premier réflexe ensuite : ranger. Faire de l'ordre dans son intérieur, se préparer pour l'année.
C'est le moment.
Le sentiment d'entropie rampante provoqué par le caming a renforcé le désir que les choses soient à leur place.
L'apprentissage du rudimentaire a donné l'envie de faire place nette, de se débarrasser du maximum d'objets intuiles et encombrants.
Débute alors une opération de tri redoutable, où l'on se comporte avec ses acquisitions comme au jour du jugement dernier : un carton pour les rebuts, un tiroir pour les élus.
Sauf que quand tout est rangé, subsiste toujours sur la table une poignée d'objets qui n'ont pas trouvé leur place, pour des causes diverses :
- objet utile mais faisant l'objet d'un attachement affectif insuffisant : doit on vraiment garder cette carafe moche mais pratique
- objet inutile mais tellement bourré de souvenirs : pourquoi se séparer de ce vieux sucrier en inox, pourtant rouillé
Mais le plus difficile, c'est le cas de l'objet rare mais non précieux, ne rentrant dans aucune série homogène, ne trouvant aucune destination évidente dans les étagères. On est tenté bien sûr, dans un premier mouvement, de jeter l'inclassable. Mais on peut refuser. L'usage des catégories,dans une cuisine comme dans les statistiques, est toujours politique.
(graphique : progression du chiffre d'affaires d'IKEA)