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Un serment tacite a trahi l’oraison muette qui
s’est envolée
je pose un doigt sur chaque miette,
pour empêcher la musique de monter
trop haut.
Un roman s’est enfoui dans le gris parfumé
du néant
les mots ont absorbé le vide
quand tout a été dit
écrit
et je ne veux pas suivre
imprimer le dégoût
trop tôt.
Un amant a surgi au hasard de la brume
électrisée je fume
mais aucun opiacé n’égale son évocation
tutoie sa déraison,
l’homme sans âge est l’avenir d’une imagination
déroute
son visage invisible a caressé mes doutes
déveine
son dédain a soulevé une tempête
inerte
Un moment j’ai pensé relâcher cet oiseau qui
doit rester sauvage
mais je suis trop faible, alors je le conserve
encore un peu
pour qu’il siffle le matin quand je dors.
qu’il me parle du temps et de chaque élément,
dont je me contrefous
Un jour je saurai qu’il est temps,
je pourrai l’étouffer
entre deux de mes doigts, je le tiendrai
comme une cigarette
je retiendrai un souffle
il ne sentira rien
il laissera simplement s’échapper le secret
j’en aurai bien fini avec ses simagrées
c’est trop con un oiseau
c’est trop beau,
j’en veux pas,
j’en veux plus