Tous les inconscients qui ont passé plus de huit jours cet été avec des spécimens humains de 12 à 16 ans vous le diront, le conflit des générations tient en deux mots
: "genre" et "trop pas". C'est vrai, ça fait trois (mots).
Le génie des adolescents est de faire très peu avec trois fois rien. Deux écouteurs, (un dans une oreille, l'autre sur l'épaule gauche, c'est plus stylé), un clavier connecté sur n'importe quel
écran, et zou, c'est l'aventure! Ils surfent, tchatent, twitent et cliquent, avec un minimum de vocabulaire pour un maximum d'efficacité.
Ainsi, le futur adulte responsable que Mongran ne manquera pas de devenir est capable de surfer sur Facebook, dégainer des SMS et être présent sur MSN, en se connectant sur Deezer, tout celà en
même temps, grâce à un minimum de lettres. Nous sommes dans l'ère de la sémantique durable : donner tout son sens avec le minimum d'énergie. Très fort.
- M'enfin pourquoi tu parles de moi dans ton blog? me demande l'ado, adorable en ce moment présent
- Mais parce que c'est drôle! souris-je
- Genre! Je vois pas skia de drôle, s'offusque-t-il
- Si mon chéri, tu utilises toujours les mêmes mots, et ça m'amuse, moi aussi, à ton â…
- oh lala! Trop pas!! s'exclame-t-il
Trop bien.